España y Marruecos ultiman los preparativos para reanudar la Operación Paso del Estrecho
Les délégations espagnole et marocaine poursuivent les négociations bilatérales afin d'approfondir la feuille de route commune définie le 8 avril, date à laquelle le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, s'est rendu à Rabat pour une audience avec le roi Mohammed VI. Cette réunion, précédée par la reconnaissance du plan marocain d'autonomie pour le Sahara occidental comme la base "la plus sérieuse, la plus réaliste et la plus crédible", a mis fin à la longue crise diplomatique ouverte depuis l'entrée en Espagne du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, et a marqué le début d'une nouvelle étape de coopération.
Ce jeudi, il était temps de régler les derniers détails de l'opération "Passage du détroit de Gibraltar" (OPE) 2022. Inclus dans le cinquième paragraphe de la déclaration conjointe publiée par les parties en avril, le plan de réouverture du transit maritime et portuaire "sera finalisé dans les prochaines semaines", selon le ministère de l'intérieur, après deux années inopérantes. En 2020, le Maroc a suspendu l'opération en raison de la crise du COVID-19, et en 2021, il a fait de même en invoquant les mêmes raisons, bien que le fossé diplomatique soit encore latent à l'époque.
La sous-secrétaire du ministère de l'Intérieur, Isabel Goicoechea, et le directeur de la migration et de la surveillance des frontières du Maroc, Khalid Zerouali, ont coprésidé à Rabat la commission mixte hispano-marocaine chargée de préparer la réactivation de l'OPE 2022. Le groupe de travail conjoint sur cette question s'est réuni pour la dernière fois à Madrid le 21 avril 2019, il y a trois ans. Aujourd'hui, c'est la capitale marocaine qui a accueilli les négociations.
M. Goicoechea a décrit l'opération "Traversée du détroit" comme un "exemple de bonne coordination entre pays voisins", qui, jusqu'à il y a deux ans, avait été menée sans interruption depuis 1986. Les parties sont en train de finaliser les détails du plan spécial de protection civile pour l'OPE de cette année, selon le ministère de l'Intérieur. La dernière fois que cela s'est produit, près de trois millions et demi de personnes et quelque 800 000 véhicules ont traversé le détroit de Gibraltar entre le 15 juin et le 15 septembre.
Le sous-secrétaire à l'intérieur a souligné les défis logistiques et sécuritaires posés par l'opération. Le Maroc, pour sa part, assure que les mesures adoptées "s'appuieront sur plusieurs composantes liées à la fluidité, à la sécurité et à la sûreté, aux mesures d'assistance et de proximité, aux actions de communication et aux mesures de prévention et de surveillance en fonction du contexte épidémiologique".
Le dialogue a porté sur les accords opérationnels établis par les parties, très similaires à ceux adoptés en 2019. En outre, au cours de la réunion présidée par une image du monarque alaouite, les plans de flotte à mettre en œuvre pour assurer un approvisionnement adéquat pour le trafic quotidien de passagers et de véhicules ont été discutés, ainsi que les dispositions opérationnelles que les deux pays mettront en place pour assurer le développement de l'opération 2022 de franchissement du détroit de Gibraltar.
À cet égard, le ministère de l'Intérieur a informé de la mise en place d'un dispositif de sécurité composé de 16 000 agents de la police nationale et de la garde civile. Un contingent de sécurité qui sera également renforcé par un échange d'informations "pour continuer à travailler sur des aspects tels que la gestion des jours de plus grande affluence, la possibilité d'échanger des billets et d'autres conditions des traversées maritimes", selon le ministère de l'intérieur.
Il reste encore quelques détails à finaliser avant de parvenir à un accord minimal pour la reprise de l'opération "Passage du détroit de Gibraltar", mais les négociations sont sur le point d'aboutir, contrairement à la réouverture des postes-frontières des villes autonomes de Ceuta et Melilla. Le groupe de travail conjoint maintient des divergences sur l'établissement d'un nouveau bureau de douane commercial à Ceuta, annoncé par le président Sánchez. Toutefois, le Royaume alaouite ne se serait pas opposé à l'inclusion des villes autonomes dans l'OPE 2022, selon El Faro de Ceuta.
Le dialogue entre Madrid et Rabat se poursuivra dans les prochaines semaines dans le but de concrétiser les engagements détaillés dans la déclaration conjointe. Ce vendredi, la capitale marocaine accueillera une nouvelle réunion du groupe permanent hispano-marocain sur les migrations, qui sera coprésidé par le secrétaire d'État aux migrations, Jesús Javier Perea, et l'interlocuteur de M. Goicoechea, Khalid Zerouali. Une réunion en tête-à-tête à laquelle seront présents le secrétaire d'État à la sécurité, Rafael Pérez, et la secrétaire d'État aux affaires étrangères et mondiales, Ángeles Moreno, selon le ministère de l'Intérieur.