Le Parlement libanais nomme Mustapha Adib au poste de Premier ministre
Le diplomate Mustapha Adib a été nommé Premier ministre du Liban par le Parlement lundi, trois semaines après la démission en bloc du gouvernement de Hasan Diab suite à l'explosion dans le port de Beyrouth qui a secoué le pays au milieu d'une des pires crises de son histoire. Adib, ambassadeur du Liban en Allemagne depuis 2013, a reçu 90 des 119 votes exprimés et a été soutenu par les principaux blocs politiques du pays. Ce mouvement ouvre une nouvelle période politique avec laquelle le pays tente de panser les plaies de la triple crise qui l'attend : santé, économie et politique. Les dirigeants internationaux ont appelé la nation à mener des réformes profondes afin de recevoir l'aide internationale, essentielle à la reconstruction de Beyrouth après la forte explosion qui a dévasté la ville le 4 août dernier.
Dans cette ligne, le président du Liban, Michel Aoun, a appelé ce dimanche dans un discours à la nation à ce que le Liban soit déclaré "Etat laïque", comme solution à la "crise sans précédent" que traverse le pays, et afin d'abandonner le sectarisme après l'explosion qui a secoué le pays le 4 août dernier. "J'appelle à ce que le Liban soit déclaré un Etat laïque, à un dialogue qui inclut toutes les autorités politiques et religieuses afin d'arriver à une formule acceptable pour tous", a-t-il déclaré dans un bref discours à l'agence Efe pour marquer le 100ème anniversaire de la création du Grand Liban.
Après sa nomination, le nouveau Premier ministre a pour tâche de former un nouvel exécutif, bien qu'en attendant, le gouvernement de Hasan Diab, qui est toujours en fonction malgré sa démission en bloc le 10 août, se poursuivra. La décision a été prise après l'explosion du 4 août dans le port de Beyrouth qui a fait 190 morts, plus de 6 500 blessés et 300 000 sans-abri. Le nouveau Premier ministre a pour tâche de sauver le Liban des multiples crises qu'il traverse à un jour du siècle de sa création en tant qu'État.
Le président du Liban, Michel Aoun, a appelé ce dimanche dans un discours à la nation à ce que le Liban soit déclaré "Etat laïque", comme solution à la "crise sans précédent" que traverse le pays, et donc à abandonner le sectarisme après l'explosion qui a secoué le pays le 4 août dernier, comme il l'a indiqué dans un bref discours en commémoration du centenaire de la création du Grand Liban que l'agence Efe a recueilli. Le 1er septembre prochain marquera le centenaire de la création de l'État du Grand Liban, qui a été proclamé par la France dans une division avec la Grande-Bretagne après la Première Guerre mondiale, une étape qui a été saluée par les chrétiens maronites, la communauté à laquelle Aoun appartient, mais pas par les musulmans. "Le 1er septembre 2020 est une continuation du 1er septembre 1920. Et c'est pourquoi je crois qu'un État laïque protège et préserve le pluralisme", a-t-il déclaré.
Le Liban a connu une guerre civile qui a duré de 1975 à 1990 et qui s'est terminée par un accord de partage du pouvoir au sein du gouvernement entre les 18 communautés religieuses présentes dans le pays. Depuis lors, cette répartition des sièges au Parlement a rendu difficile la formation de gouvernements et la conclusion d'accords. "Le système sectaire basé sur les droits des communautés et les quotas entre elles a été valable pendant un certain temps, mais aujourd'hui il est devenu un obstacle à tout développement dans le pays, un obstacle à toute réforme et à la lutte contre la corruption, ainsi qu'un générateur de conflits et de divisions pour tous ceux qui veulent frapper le pays", a déclaré le président lors de son intervention.
Le Liban est confronté à l'une des pires crises de son histoire, une situation qui a été aggravée par l'explosion, le 4 août dernier, de près de 3 000 tonnes de nitrate d'ammonium stockées sans surveillance dans le port de Beyrouth, qui a fait 190 morts, plus de 6 500 blessés, quelque 300 000 sans-abri et dévasté une grande partie de la capitale méditerranéenne. De plus, Aoun a fait référence dans son discours à la "jeunesse du Liban qui appelle au changement", et a assuré que "pour leur bien et pour l'avenir", il faut leur dire que leur "moment est venu", en allusion à la révolution qui a commencé dans le pays le 17 octobre.