La Libye appelle à la présence du Maroc et de la Mauritanie pour l'unité du Maghreb
Le Conseil présidentiel libyen exige que le Maroc et la Mauritanie participent à l'unité d'un Maghreb stable, équilibré et pacifique face à la position d'exclusion de l'Algérie, et a remercié le Maroc pour son soutien face à la crise politique nationale libyenne.
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a reçu l'envoyé du président du Conseil présidentiel libyen, Sami al-Menfi, qui a remis un message officiel au roi du Maroc, Mohammed VI, de la part du président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Younes al-Menfi.
La Libye a souligné positivement l'intense coopération accordée par le royaume marocain afin de promouvoir le dialogue et la négociation entre les parties belligérantes sur le territoire libyen.
Avant la rencontre entre Nasser Bourita et Sami al-Menfi lundi, une réunion consultative maghrébine convoquée par le président tunisien Kais Saied s'est tenue en présence de son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune et du chef du Conseil présidentiel libyen Mohamed Younes al-Menfi, en l'absence du Maroc et de la Mauritanie. À l'issue de la réunion, l'administration libyenne a rapidement envoyé le message écrit susmentionné au roi Mohammed VI par l'intermédiaire de Sami al-Menfi. Le contenu exact du texte n'a pas été révélé, mais le diplomate libyen au Maroc Abu Bakr Ibrahim al-Taweel a fait référence à la reconnaissance par le Maroc du travail accompli et à l'engagement de son pays à réactiver le bloc de l'Union du Maghreb Arabe, seul cadre valable pour les pays du Maghreb, en remerciant le Maroc pour ses efforts visant à résoudre le conflit politique libyen.
Depuis la Libye, l'idée a été avancée que le Maroc est un pays fondamental dans l'équilibre de l'Afrique du nord et au sein du Maghreb arabe, et qu'il a joué un rôle décisif dans les efforts de pacification de la Libye, un pays plongé dans une guerre civile permanente entre les parties qui revendiquent le pouvoir après la chute du régime autoritaire de Mouammar Kadhafi en 2011. Les deux pôles du pouvoir sur le territoire libyen sont représentés, d'une part, par la capitale Tripoli, actuellement dirigée par le gouvernement d'Abdul Hamid Dbeiba, qu'une autre faction tripolitaine, représentée par l'ancien ministre des Affaires étrangères Fathi Bashagha, a tenté de destituer, et, d'autre part, par l'enclave orientale de Tobrouk, dirigée par le maréchal Khalifa Haftar, chef de l'armée libyenne.
La Libye est plongée depuis des années dans un processus politique visant à mettre en place des élections libres et équitables sous la médiation des Nations unies (ONU) après qu'une guerre civile a éclaté en 2011 entre l'ancien Gouvernement d'union nationale dirigé par Fayez al-Sarraj, soutenu à l'époque par l'ONU, et l'Armée nationale libyenne dirigée par Khalifa Haftar.
Les négociations n'ont pas abouti et le processus politique devant conduire à l'établissement d'une constitution et à la convocation d'élections est toujours en cours.
Le Maroc a participé à la médiation et a joué un rôle de premier plan dans l'organisation des pourparlers entre les parties concernées afin de parvenir à un accord politique, ce que le Conseil présidentiel libyen a vivement apprécié.
Le diplomate Abu Bakr Ibrahim al-Taweel, chargé d'affaires à l'ambassade de Libye au Maroc, a indiqué dans une déclaration à la presse à l'issue de la rencontre entre Nasser Bourita et Sami al-Menfi que cette rencontre entre les deux représentants confirme l'excellence des relations fraternelles entre la Libye et le Maroc, comme l'a rapporté le média Rue 20.
Le diplomate libyen a également souligné que cette rencontre sert à renforcer l'Union du Maghreb arabe afin de promouvoir la stabilité régionale.
L'Union du Maghreb arabe, dont les fondements ont été posés par les cinq pays de la région à Marrakech en 1989, reste l'organe de référence pour traiter les questions et les problèmes relatifs à la région du Maghreb, excluant d'autres propositions et alternatives, telles que celles que la Tunisie et l'Algérie ont tenté de développer lundi.
Abou Bakr Ibrahim al-Tawell a fait part, à travers les propos du président de son pays, Mohamed al-Menfi, de l'appréciation du rôle du Royaume du Maroc en tant qu'Etat actif et influent au sein de l'Union maghrébine, cherchant à parvenir à l'établissement et à la réalisation de ce bloc et de cette entité politique qui traduit les aspirations des peuples de l'ensemble du Maghreb, comme l'ont rapporté les médias de l'Assahifa.
Dans ce contexte, il a exprimé la gratitude de son pays au Maroc pour son soutien ferme et permanent, sous la conduite du roi Mohammed VI, à la cause libyenne, qui se concrétise à travers plusieurs accords conclus, notamment ceux de Skhirat, Bouznika et Tanger. "Nous sommes à jamais reconnaissants au Maroc pour son soutien à la cause libyenne, en commençant par Skhirat, en passant par Bouznika, jusqu'à Tanger, puis Bouznika à nouveau, et pour tout ce que le Royaume nous a donné pour arriver à cette entité politique actuelle", a souligné l'ambassadeur libyen.
Il a également souligné que le royaume marocain a contribué efficacement à la résolution de la crise libyenne grâce aux événements importants mentionnés ci-dessus : les pourparlers de Tanger et de Bouznika et l'accord de Skhirat de 2015, un pacte qui prévoyait la création d'un gouvernement d'unité nationale avec un président, deux vice-présidents et six autres membres, qui est toujours considéré comme un élément clé dans le règlement du conflit libyen.