Les citoyens ont réagi par de nouvelles mobilisations lundi après le discours du Premier ministre suggérant un changement de gouvernement

Les Libyens protestent à nouveau et demandent la démission de Fayez Sarraj

PHOTO/AFP - Manifestation à Tripoli ce lundi

Le désespoir a envahi les rues de Tripoli ce lundi soir. Les Libyens subissent un conflit armé qui dure depuis neuf ans et sont confrontés à une détérioration de leurs conditions de vie. Lassés de la situation, ils ont appelé à une manifestation ce dimanche devant le siège du gouvernement à Tripoli, qui a été durement réprimé par les forces de sécurité. Fayez Sarraj, le Premier ministre du gouvernement d'accord national, a annoncé une apparition lundi pour calmer les protestations et a annoncé des changements au sein de l'exécutif pour former un cabinet de crise. Malgré les tentatives de Sarraj, les citoyens ont décidé de retourner dans les rues, selon la version arabe de la chaîne de télévision Al Arabiya.  

Les manifestants ont protesté contre la présence de mercenaires turcs sur le territoire et se sont plaints du manque d'approvisionnement, notamment en eau et en électricité, et de la corruption généralisée. Les mercenaires syriens qui combattent en Libye sont payés en dollars, tandis que les Libyens souffrent du manque de liquidités, des prix élevés et de la détérioration des services de base. Les protestations se sont également étendues à des villes telles que Misrata et Sabha. 

Sarraj a déclaré que les manifestations qui ont commencé dimanche n'avaient pas été organisées avec les autorisations nécessaires. Il a néanmoins reconnu qu'il y avait eu des excès de la part des forces de sécurité contre les manifestants. En ce qui concerne l'amélioration des conditions de vie, Sarraj a déclaré qu'il s'agit de problèmes structurels dans le pays et qu'ils s'efforcent de les résoudre. Les coupures d'électricité sont un problème depuis des décennies et il est très compliqué à résoudre.  

La mission de l'ONU en Libye a demandé lundi au gouvernement d'accord national (GNA, par son acronyme en anglais) de mener une « enquête immédiate et approfondie » sur la violente répression de la manifestation de dimanche. « L'UNSMIL demande une enquête immédiate et approfondie sur l'usage excessif de la force par le personnel de sécurité pro-GNA à Tripoli hier, qui a entraîné la blessure de plusieurs manifestants », a déclaré l'organisation dans un communiqué, sans préciser combien de personnes ont été blessées. 

Les vidéos et les photographies qui circulent dans les médias sociaux montrent des hommes en tenue militaire pointant leurs armes sur les manifestants dans une des rues de la capitale. Ayman Al-Wafi, un jeune homme d'une vingtaine d'années qui a participé à la manifestation, a déclaré à l'AFP que les manifestants avaient quitté la Place des Martyrs de Tripoli après que « les forces de sécurité aient commencé à tirer en l'air ».