Trente ans après la guerre du Golfe, le Koweït récupère des archives pillées par l'Irak

L'Irak restitue des archives et des biens koweïtiens trois décennies après son invasion

PHOTO AFP - YASSER AL-ZAYYAT

L'Irak a remis au Koweït un nouveau lot de biens et de documents saisis par l'armée irakienne lors de son invasion, il y a plus de trente ans, du petit émirat, qui cherche toujours à connaître le sort de centaines de ses prisonniers disparus pendant l'occupation, ont rapporté lundi les médias koweïtiens.

"Le Koweït est prêt à faire tout son possible pour mettre un terme à ce dossier humanitaire, en identifiant le sort des prisonniers et des disparus", a déclaré le conseiller du ministre koweïtien des Affaires étrangères, Naser al Hien, dans des propos reproduits par plusieurs médias.

Al Hien a précisé qu'il s'agit du troisième lot d'archives nationales remis au Koweït ces dernières années, conformément à une résolution de l'ONU de 2013 prévoyant la restitution des biens et des restes des ressortissants koweïtiens et autres qui ont disparu pendant l'occupation irakienne entre août 1990 et février 1991.

Ce nouveau lot comprend des appareils de télévision et des cassettes de films koweïtiens, ainsi que d'autres biens du ministère de l'information, du Conseil national pour la culture, les arts et la littérature et de l'université du Koweït.

D'autre part, Al Hien a déclaré que la délégation irakienne qui s'est rendue à la livraison de ces biens recevra, mardi, la dépouille d'un soldat irakien trouvée sur l'île koweïtienne de Bubiyan, et identifiée après avoir été soumise à des tests ADN.

En septembre 2020, l'Irak a remis les restes de 21 Koweïtiens et autres prisonniers de guerre retrouvés dans le désert de Samawa, dans le sud-est de l'Irak, qui font partie des 605 personnes disparues réclamées par le petit émirat.

L'Irak a envahi le Koweït le 2 août 1990 et a annoncé l'annexion de ce pays riche en pétrole sept jours plus tard, déclenchant ainsi la "deuxième guerre du Golfe", au cours de laquelle une coalition de 34 pays menée par les États-Unis a libéré l'émirat six mois plus tard.

Le Koweït n'a rétabli ses relations avec son voisin du nord qu'en 2004, après le renversement du dictateur irakien Saddam Hussein par l'intervention militaire américaine en Irak en mars 2003.

Les autorités de Bagdad et du Koweït coopèrent depuis lors, sous les auspices de l'ONU, pour clore le dossier des biens et des prisonniers disparus, ainsi que le versement au Koweït d'une compensation évaluée à 52,4 milliards de dollars pour les pertes causées par l'invasion.