L'Iran accuse la Turquie de soutenir les "terroristes" syriens
Les tensions entre Téhéran et Ankara augmentent. L'agence de presse iranienne Fars News a publié un article accusant la Turquie et son principal parti politique, l'AKP, d'aider les "terroristes". Cela intervient alors que le monde traverse une nouvelle crise sociopolitique en raison du conflit entre la Russie et l'Ukraine.
Le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan n'a pas été en reste dans le feu des critiques, affirmant que l'Iran "tente de profiter de la crise en Ukraine et de renforcer sa propre position dans l'arène syrienne". Le Jerusalem Post note que peu après le lancement de l'offensive de Moscou, les régimes syrien et iranien ont renforcé leurs liens stratégiques et militaires.
Fars News note dans sa publication la fluctuation de la politique étrangère turque qui, ces dernières années, est passée de l'absence de problèmes avec ses voisins à la volonté de construire un nouvel Empire ottoman. La propagation du terrorisme a été considérée par l'exécutif eurasien comme l'occasion parfaite d'étendre son influence à Damas.
En outre, il a cherché à assurer son autorité en soutenant ces groupes armés après le renversement éventuel du régime de Bachar al-Assad. Une partie importante de ce dispositif était dirigée par la faction syrienne des Frères musulmans et Erdogan a ses racines dans la confrérie.
La déclaration de l'agence iranienne souligne comment Ankara a collaboré avec l'Alliance atlantique et d'autres nations arabes pour armer les terroristes en Syrie. Plusieurs médias désignent le fonctionnaire turc Hakan Fidan comme celui qui est chargé de gérer le financement dans ce processus délicat.
"Une salle d'opérations spéciales a été mise en place en Turquie en coopération avec les États-Unis et d'autres États membres de l'OTAN, et des milliers de terroristes de différents pays ont emprunté les aéroports turcs pour se rendre en Syrie." Elle a également acheté du pétrole produit par Daesh dans les champs de l'est de la région.
Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a montré au Conseil de sécurité de l'ONU des images enregistrées par ses drones montrant une longue file de pétroliers de l'État islamique d'Irak et du Levant (EIIL) se dirigeant vers la Turquie pour décharger leur cargaison.
La question est de savoir pourquoi l'Iran a mis ces questions en lumière maintenant. La présence de militaires turcs dans certaines régions syriennes et leur interaction avec des groupes terroristes n'est plus un secret. Et beaucoup de ces groupes ont continué à gouverner avec l'aide du régime AKP.
Entre-temps, le président syrien s'est rendu aux Émirats arabes unis pour rencontrer le prince héritier d'Abou Dhabi et l'émir de Dubaï. L'Iran estime qu'Erdogan a été pris par surprise par cette évolution, car il tente depuis quelque temps de "relancer ses relations avec les pays arabes, y compris les Émirats, en raison de la grave crise financière" qu'il traverse.
Ankara s'est fait du tort en essayant de soutenir les factions extrémistes et Fars News estime qu'il est temps pour le dirigeant turc de mettre sa politique étrangère sur les rails avec des réformes sérieuses, de couper les relations avec les groupes terroristes et de se passer des projections et accusations "inutiles".
Parallèlement, la radio-télévision turque (TRT) estime que Téhéran pourrait renforcer sa position en Irak et en Syrie. Les chercheurs ont constaté une augmentation des transferts iraniens d'armes, de systèmes de défense antimissile et de drones depuis le territoire irakien vers la Syrie et le Liban. L'une des causes indirectes de l'augmentation des flux d'armes est l'affaiblissement des relations entre la Russie et Israël.