L'Iran dévoile un nouveau missile balistique capable d'atteindre le territoire israélien

L'Iran a annoncé mercredi la mise au point d'un nouveau missile balistique de troisième génération à longue portée, au lendemain du lancement de la reprise des négociations multilatérales de l'accord nucléaire de 2015 à Vienne après plusieurs jours de pause. L'arme a été dévoilée sur une base aérienne des Gardiens de la révolution islamique lors d'une visite aérienne par le commandant des forces aériennes et de missiles, le général Amir-Ali Hajizadeh. L'annonce des missiles a coïncidé avec les célébrations marquant le 43e anniversaire du triomphe de la révolution islamique dirigée par l'ayatollah Ruhollah Khomeini.

Le site web des Gardiens, Sepah News, a déclaré que le nouveau missile avait été baptisé Kheibar Shekan, ce qui signifie en français "destructeur de châteaux", une référence à la guerre victorieuse du prophète Mahomet au 7e siècle. "Le missile a une portée de 1 450 kilomètres, fonctionne au carburant solide et est capable de pénétrer les systèmes de défense anti-aérienne". "Sa manœuvrabilité et sa vitesse extrême lui permettent de frapper des cibles dans un rayon de 1 450 km", ajoute Sepah News. "L'arme stratégique est un missile de longue portée de troisième génération développé par les Gardiens de la révolution, alimenté par du combustible solide et ayant la capacité de pénétrer les boucliers de missiles", a rapporté l'agence de presse Tasnim.

Mohammad Bagheri, chef d'état-major des forces armées iraniens, a décrit le missile comme un missile stratégique de "longue portée" capable d'atteindre le territoire israélien. La frontière occidentale de l'Iran se trouve à environ 1 000 kilomètres de la Terre Sainte. L'inimitié entre les deux nations est bien connue au niveau international, tout comme les avertissements constants échangés.

Bagheri a déclaré en début de semaine que l'Iran était "autosuffisant en termes d'équipements militaires" et a souligné que la nation était suffisamment puissante pour devenir un grand exportateur d'armes, pour autant que les sanctions imposées par l'administration américaine soient levées. "Le développement et la prolifération de missiles balistiques par l'Iran constituent une menace pour la sécurité internationale et un défi majeur pour la non-prolifération", a réagi Jalina Porter, porte-parole de la diplomatie américaine à Washington, aux propos du général des forces iraniens. "Les États-Unis prévoient de continuer à utiliser une variété d'outils pour empêcher toute nouvelle avancée du programme de missiles de l'Iran", a-t-elle ajouté.

Ce n'est pas la première fois que l'Iran annonce le développement de missiles balistiques. En 2019, elle a affirmé avoir testé un missile de croisière d'une portée de plus de 1 350 km, qui a été un succès total. En revanche, le 24 décembre, Téhéran a effectué une série de manœuvres militaires pendant cinq jours, dont le lancement de 16 missiles balistiques, ce qui a été pris comme un avertissement par les généraux iraniens. En fait, Israël a récemment mené une attaque simulée contre des installations nucléaires perses. 

Entre-temps, les pourparlers ont repris mardi à Vienne. Il s'agit du huitième cycle des négociations entre l'Iran, l'Allemagne, la Chine, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie, dont l'objectif principal est le retour des États-Unis dans l'accord et le respect du pacte par Téhéran. Les deux nations sont optimistes quant au nouveau dialogue, mais les Iraniens insistent sur la levée des sanctions imposées sous le mandat de Donald Trump.

Selon l'Institut international d'études stratégiques (IISS), la République islamique possède une vingtaine de types de missiles balistiques, ainsi que des missiles de croisière et des drones. "L'Iran continuera à augmenter la qualité et la quantité de ses missiles pour affronter les agresseurs de l'arrogance mondiale et les sionistes meurtriers", a déclaré le général Mohamed Bagheri, chef des forces armées israéliennes, faisant référence à Israël et aux États-Unis.

Au cours des quatre dernières décennies, le pays a développé une importante industrie nationale de l'armement, et son programme balistique est l'un des plus importants du Moyen-Orient, aux côtés de ceux d'Israël et de l'Arabie saoudite. Il a également montré un grand intérêt pour le développement de missiles, qui ont une fonction défensive et dissuasive, comme Téhéran l'a déclaré à plusieurs reprises.