Le soutien continu au Front Polisario est l'une des principales hypothèses formulées par l'ONU dans son accusation de "l'abdication de la responsabilité du Sahara occidental" par le gouvernement Tebboune

L'ONU reconnaît le désengagement de l'Algérie sur le Sahara occidental

REUTERS/THOMAS MUKOYA - Le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres

L'Organisation des Nations unies (ONU) a une fois de plus reconnu la réticence de l'Algérie à accepter la responsabilité du conflit prolongé au Sahara occidental. Le conflit du Sahara occidental est l'une des principales préoccupations de l'ONU. À cet effet, l'organisation a désigné Staffan de Mistura, le 1er novembre 2021, comme envoyé spécial de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) pour résoudre le problème.  

La question a été abordée par l'ONU dans son rapport annuel sur le Sahara occidental par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Le Secrétaire général de l'ONU a déclaré dans le rapport, publié quelques semaines avant le vote du Conseil de sécurité sur une nouvelle résolution, que l'Algérie "a maintenu les positions précédemment transmises, y compris en termes de cadrage de son rôle en tant qu'observateur". 

REUTERS/RAMZI BOUDINA - L'envoyé de l'ONU pour le Sahara Occidental Staffan de Mistura rencontre des représentants du Front Polisario lors d'une visite au camp de réfugiés de Smara à Tindouf, Algérie

L'Algérie a montré son rejet de la responsabilité et de l'implication dans le conflit en se présentant comme un simple observateur dans le conflit du Sahara, malgré son rôle dans le financement, l'armement, le soutien et l'hébergement du Front Polisario. Le régime algérien a longtemps soutenu le Front Polisario et ses revendications d'indépendance sur la région du Sahara occidental, au sud du Maroc, sous prétexte d'adopter une "position neutre". 

L'ingérence de l'Algérie dans le processus politique sous le contrôle de l'ONU a également été abordée dans le rapport. En particulier, le paragraphe 32 du rapport souligne que l'Algérie "continue de s'opposer au format de la table ronde, arguant qu'en 2018 et 2019, sa participation a été instrumentalisée". 

Ce dernier rapport de l'ONU fournit une preuve supplémentaire du refus de l'Algérie de respecter le droit international et les résolutions de l'ONU, y compris la résolution 2654 de l'année dernière, qui a appelé toutes les parties à s'engager dans le processus politique dirigé par l'ONU et à soutenir l'envoyé spécial de l'ONU Staffan de Mistura dans ses efforts pour trouver un compromis et une solution mutuellement acceptable au différend sur le Sahara occidental. 

REUTERS/RAMZI BOUDINA - Brahim Ghali, Secrétaire Général du Front Polisario, rencontre l'envoyé de l'ONU pour le Sahara Occidental, Staffan de Mistura, à Tindouf, Algérie

La résolution 2654 a souligné l'importance des tables rondes initiées par l'ancien envoyé de l'ONU pour le Sahara, Horst Kohler, qui a démissionné en 2019 en invoquant des problèmes de santé. Le Conseil de sécurité de l'ONU a salué "le rôle important de l'ancien envoyé personnel du secrétaire général au Sahara occidental dans la convocation du processus des tables rondes" et a salué l'élan généré par les premières tables rondes en 2018 et 2019, selon la résolution. 

Le régime algérien a longtemps cherché à déformer son implication dans le conflit du Sahara, malgré les preuves historiques montrant qu'il l'a fait en fournissant un soutien financier, logistique et opérationnel au Front Polisario séparatiste. L'objectif de l'Algérie dans le conflit du Sahara est d'établir une république séparée et indépendante dans le sud du Maroc pour contester la souveraineté de la nation et prendre l'initiative, selon un document de la CIA de décembre 1977 déclassifié en novembre 2012. 

PHOTO/AFP/FADEL SENNA - Un véhicule de l'ONU arrive au siège de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (MINURSO) à El Ayoun

"L'objectif de l'Algérie dans le conflit est de créer une république sahraouie indépendante, où elle espère avoir une influence dominante. Cela entraverait les efforts marocains visant à limiter l'accès futur de l'Algérie à l'Atlantique et à priver le Maroc des importantes ressources économiques du territoire", selon le document de la CIA. Il est important de noter que le document souligne que l'Algérie s'oppose à l'hégémonie en Afrique du Nord-Ouest en soutenant l'autodétermination du Polisario pour "l'apparente raison" de le faire.