L'UE propose un huitième train de mesures contre la Russie à propos des référendums en Ukraine
Depuis que le président russe Vladimir Poutine a annoncé une "mobilisation partielle" de la population en pleine guerre en Ukraine le 21 septembre 2022, un nouveau changement de stratégie est apparu après le retrait de Kiev en mars et de Kharkov en septembre. Cette annonce a été accompagnée de référendums express sur l'adhésion, organisés entre le 23 et le 27 septembre sur le territoire ukrainien. Mercredi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a proposé un nouveau train de sanctions contre la Russie, cette fois pour les récents référendums dans les régions occupées d'Ukraine.
Début septembre, les États membres du G-7 se sont mis d'accord sur un prix maximum pour le pétrole brut afin d'empêcher la Russie de continuer à financer la guerre. En outre, l'exécutif européen a proposé d'étendre la liste des marchandises qui ne peuvent être exportées vers la Russie, allant des produits aéronautiques et des composants électroniques à certaines substances chimiques, ainsi que d'éliminer 7 milliards d'euros d'importations russes.
Bien que l'imposition d'un plafond de prix puisse avoir peu d'impact pratique sur les pays européens, Von der Leyen a justifié la nécessité d'une telle mesure car les pays en développement ont toujours besoin du pétrole russe à des prix abordables. "Le plafonnement du prix du pétrole permettra de réduire les revenus du Kremlin d'une part et de maintenir la stabilité des marchés énergétiques d'autre part", a-t-elle expliqué.
La pierre d'achoppement pour la mise en œuvre de cette nouvelle série de sanctions est la Hongrie, car l'unanimité est nécessaire entre toutes les chancelleries européennes. Le Premier ministre Viktor Orban a annoncé le lancement d'une consultation publique pour que les citoyens puissent voter s'ils sont favorables ou non aux sanctions européennes proposées. Selon le dirigeant hongrois, ces mesures sont un coup dur pour l'économie de l'UE : "Il est clair que les sanctions ont contribué à la hausse des prix. Si les sanctions étaient levées, les prix baisseraient considérablement et l'inflation serait réduite de moitié", a-t-il écrit sur les médias sociaux, ajoutant qu'"il est devenu évident que les sanctions qui ont été introduites font plus de mal à l'Europe qu'à la Russie". Les consultations qui, depuis son arrivée au pouvoir en 2010, ont été critiquées par les électeurs et les partis d'opposition pour avoir contenu des questions biaisées.
Finalement, la Commission européenne n'a pas retenu l'idée d'imposer des sanctions sur l'énergie nucléaire russe, une idée qui circulait dans la capitale de l'UE ces derniers jours. La Hongrie s'est fortement opposée à cette mesure. En effet, Budapest a conclu un accord avec l'entreprise publique russe Rosatom pour la construction de nouveaux réacteurs nucléaires à la centrale de Paks, au sud de la capitale.
Dans une proposition adressée aux 27 pays qui composent le bloc européen, le président de la Commission européenne a conclu que les sanctions à l'encontre de la Russie devaient être sévères. L'exécutif européen a ajouté que ceux qui ne se conforment pas seront inclus dans le groupe des personnes qui soutiennent le régime russe, comme un tiers qui achète à l'UE un bien que l'UE a interdit d'exporter vers le marché russe, et ce tiers le vend ensuite à Moscou. Von der Leyen espère que cette mesure aura "un grand effet dissuasif" et qu'elle n'allongera pas la liste des personnes déjà sanctionnées, soit plus de 1 206 personnes et 108 entreprises.
Par ailleurs, concernant la controverse sur les coupures du gazoduc Nord Stream, dans un communiqué publié au nom des 27 Etats membres, le plus haut représentant de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a assuré que "toutes les informations disponibles indiquent que ces fuites sont le résultat d'un acte délibéré" et que les partenaires européens agiront contre toute "interruption délibérée des infrastructures énergétiques européennes".