L'Union européenne exhorte l'Iran à s'abstenir de produire de l'uranium enrichi
Un porte-parole du gouvernement iranien a déclaré le 4 janvier que le complexe Almohammadi Shahid de l'installation nucléaire souterraine de Fordow avait commencé le processus de production d'uranium à un taux pouvant atteindre 20 %.
Cela a dépassé l'engagement de 3,67 % du plan d'action conjoint global (CJAP). Cependant, après le retrait des Etats-Unis du pacte en 2018, l'Iran a réenrichi l'uranium en 2019 à 4,5%, une quantité qu'il entend désormais dépasser, bien que 20% soit encore bien en deçà des 90% nécessaires pour fabriquer une bombe nucléaire.
Dans une déclaration publiée lundi par le Haut représentant pour la politique étrangère des Vingt-sept, Josep Borrell, a déclaré que le début de l'enrichissement de l'uranium à l'usine de Fordow, confirmé par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) le 4 janvier, est "un fait très grave et un motif de profonde inquiétude", selon l'agence Efe.
Pour M. Borrell, une coopération totale et opportune avec l'AIEA reste essentielle, et il a souligné que le JCPOA est "un élément clé de l'architecture mondiale de non-prolifération nucléaire et une réalisation de la diplomatie multilatérale, approuvée à l'unanimité par le Conseil de sécurité des Nations unies par le biais de la résolution 2231".
Le 21 décembre, dans une déclaration commune, la Chine, la Russie, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Iran et l'UE elle-même se sont engagés à "relever les défis liés à la mise en œuvre" de l'accord, "y compris les engagements de non-prolifération nucléaire et la levée des sanctions", et à travailler ensemble pour ramener Biden au sein du JCPOA.
Behrouz Kamalvandi, un porte-parole de l'Agence iranienne de l'énergie atomique (AEOI), a déclaré que le pays peut enrichir de l'uranium jusqu'à 90% de pureté, ce qui est suffisant pour fabriquer des armes nucléaires.
Behrouz Kamalvandi a révélé que l'Iran possède actuellement quatre tonnes d'uranium enrichi à 4 % et que l'AEOI est prête à produire jusqu'à dix millions de tonnes d'uranium par an. Cette révélation coïncide également avec le premier exercice de drone effectué dans la province de Semnán, dans le nord du pays.
Il y a quelques jours, Téhéran a annoncé qu'il allait expulser les inspecteurs de surveillance nucléaire de l'ONU à moins que les sanctions américaines ne soient levées avant la date limite du 21 février.
Le Parlement a adopté une loi exigeant l'arrêt des inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique et l'augmentation de l'enrichissement de l'uranium au-delà de la limite fixée dans l'accord nucléaire de Téhéran pour 2015, si les sanctions ne sont pas levées.
Cette décision est une violation de l'accord nucléaire signé en 2015 et, selon les autorités iraniennes, elle est une réponse à la décision de Donald Trump d'abandonner l'accord unilatéralement en 2018.
Cette mesure vise à faire pression sur le président américain élu, Joe Biden, pour qu'il négocie rapidement l'accord nucléaire. Biden a l'intention de revenir au JCPOA lorsqu'il prendra ses fonctions le 20 janvier, mais la décision de Téhéran de réenrichir l'uranium pourrait entraver ses projets.