Macron appelle à une "grande union démocratique et républicaine" après la victoire de Le Pen
- Mélenchon présente le bloc de gauche comme la seule alternative à Le Pen
- "Notre objectif est d'empêcher le RN d'obtenir la majorité absolue"
Le parti d'extrême droite Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen a remporté 33 % des voix au premier tour des élections législatives françaises, devant la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP) et le bloc centriste du président Emmanuel Macron, Ensemble.
Après avoir pris connaissance des résultats, la chef de file de l'extrême droite française a appelé ses partisans à voter à nouveau pour le RN dimanche prochain lors du second tour afin d'obtenir une "majorité absolue" qui permettrait à son candidat, Jordan Bardella, de gouverner sans dépendre du président Macron.
Le Pen, qui a axé une grande partie de sa campagne électorale sur des questions telles que l'immigration et la sécurité, a déjà remporté une victoire écrasante aux élections européennes de juin, avec 31,5 % des voix, faisant du RN le premier parti politique français à obtenir plus de 30 % des voix aux élections européennes depuis 1984.
Suite à cette victoire de l'extrême droite en France et à la défaite de son parti, Macron a choisi de dissoudre l'Assemblée nationale et de convoquer des élections législatives afin de "rendre aux électeurs le choix de l'avenir politique du pays".
Lors de ces dernières élections, le bloc centriste du président a une nouvelle fois subi un revers, arrivant en troisième position, derrière la coalition de gauche, avec 21 % des voix. Face à ce scénario, et à la forte probabilité d'une nouvelle victoire du RN dimanche prochain, Macron a appelé à une "grande union démocratique et républicaine" pour empêcher la victoire de l'ultra-droite.
"Face au Rassemblement National, l'heure est à une grande union, clairement démocratique et républicaine pour le second tour", a souligné le président en exercice dans un communiqué officiel.
Malgré sa défaite, Macron s'est félicité de la forte participation à ce premier tour, car cela "démontre l'importance de ce vote pour tous les Français et la volonté de clarifier la situation politique". Le taux de participation à ces élections a atteint 65,8 %, soit près de 20 points de plus que lors des précédentes élections de 2022, où il était de 47,5 %.
Mélenchon présente le bloc de gauche comme la seule alternative à Le Pen
Pour sa part, le leader de la France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, s'est positionné comme la seule alternative à l'extrême droite après que l'union de la gauche du PFN a atteint 28 % des voix, arrivant en deuxième position.
Afin d'éviter de diviser le vote contre Le Pen, Mélenchon a annoncé qu'au second tour des élections législatives, le 7 juillet, il retirerait sa candidature s'il arrivait en troisième position.
"Pas une voix de plus pour le RN, pas un siège de plus pour le RN", a souligné le leader de la gauche française, qui a de nouveau attaqué Macron pour avoir dissous l'Assemblée nationale et convoqué des élections anticipées, assurant que cette décision lui a porté préjudice après la "défaite dure et incontestable du président, de son candidat (le Premier ministre Gabriel Attal) et de la majorité présidentielle".
Le NFP - qui regroupe LFI, le Parti socialiste, les écologistes et les communistes - a été créé peu après les élections européennes en réaction à la victoire de Mme Le Pen et dans le but de créer une alliance de gauche susceptible de faire barrage à l'extrême droite aux élections législatives.
"Notre objectif est d'empêcher le RN d'obtenir la majorité absolue"
Le Premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé une démarche similaire à celle de Mélenchon, indiquant que les candidats de la coalition de Macron qui ont obtenu suffisamment de voix pour participer au second tour mais n'ont aucune chance de l'emporter se retireront afin de ne pas diviser le vote.
"Notre objectif est maintenant d'empêcher le RN d'obtenir une majorité absolue et de diriger le pays avec son projet désastreux", a-t-il déclaré.
Pour l'heure, le parti du président a déjà annoncé le retrait d'une de ses candidates, Albane Branlant, arrivée troisième dans la circonscription de la Somme. Branlant a déclaré qu'il envisageait de se retirer en raison du "risque que le RN dispose d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale".
Pour le second tour, les sondages de France Télévisions et de Radio France excluent pour l'instant une majorité absolue pour le RN, le parti de Mme Le Pen devant obtenir entre 230 et 280 sièges à l'Assemblée générale, soit moins que les 289 nécessaires.