Macron et sa forte défense de la laïcité
Le président Emmanuel Macron a suscité la controverse même au-delà du monde musulman en défendant avec acharnement le modèle français de laïcité et d'intégration des minorités, à la suite d'une série d'attentats imputés aux radicaux islamistes.
L'approche de Macron concernant l'intégration de la plus grande communauté musulmane d'Europe et sa rhétorique combative à l'égard de l'islam radical ont été remises en question non seulement lors de manifestations de colère dans les pays islamiques, mais aussi par des journaux de langue anglaise et même par des alliés politiques internationaux.
"La France alimente-t-elle le terrorisme musulman en essayant de le prévenir ?", titre une récente chronique du New York Times. Le journal du Washington Post lui a conseillé de lutter contre le racisme plutôt que d'essayer de "réformer l'Islam".
"La France combat le séparatisme islamiste, jamais l'Islam", a déclaré le président français Emmanuel Macron dans les colonnes du quotidien britannique Financial Times, après que le journal ait publié lundi un article mettant en cause le traitement de la communauté musulmane par le gouvernement français.
Dans un article publié lundi et retiré par la suite par le journal lui-même, Mehreen Khan a accusé le gouvernement français d'"attiser la panique morale sur la "question musulmane" car "les musulmans sont invités à prouver leur loyauté à l'État et à ses valeurs".
Le mercredi 4 novembre, le journal a publié sur son site une lettre de réponse d'Emmanuel Macron. Dans cette lettre, le président a déclaré qu'il ne permettrait à "personne de dire que l'Etat français promeut le racisme contre les musulmans" et a rappelé que les attentats en France avaient fait plus de 300 victimes depuis 2015.
Le soutien national à une ligne ferme sur la nécessité pour les immigrants d'adopter les valeurs françaises est plus fort que jamais depuis la décapitation macabre du mois dernier de l'instituteur Samuel Paty, qui a montré à ses élèves des dessins du prophète Mahomet lors d'une leçon sur la liberté d'expression.
En rendant hommage à l'enseignant décapité, Macron a défendu la stricte laïcité de la France et sa longue tradition de satire. "Nous n'abandonnerons pas les caricatures", a-t-il promis.
Ces commentaires font suite à un discours prononcé début octobre dans lequel il a décrit l'Islam comme étant "en crise" et a attaqué le "séparatisme islamiste" dans certaines régions de France.
Mardi, le président français a exhorté l'Union européenne à adopter des mesures plus nombreuses et plus larges pour lutter contre le terrorisme islamiste et a déclaré qu'il était urgent de réparer la zone Schengen de l'Europe, qui est troublée par l'absence de contrôle aux frontières ouvertes.
"La menace du terrorisme pèse sur toute l'Europe. Nous devons y répondre", a déclaré M. Macron après avoir discuté de la question avec Mme Merkel, le chancelier autrichien Sebastian Kurz, le premier ministre néerlandais Mark Rutte et de hauts fonctionnaires à Bruxelles, la plaque tournante de l'UE.
Il a été soutenu par le président du Conseil européen, Charles Michel, le président de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, la chancelière allemande, Angela Merkel, et le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, par vidéoconférence.
La conférence de presse a fait suite à une discussion télématique, qui a eu lieu une semaine après l'attentat de Vienne qui a fait quatre morts et après plusieurs attentats contre la France en septembre et octobre, qui ont fait quatre morts.
Mais les principaux pays de l'UE en termes d'arrivée d'immigration illégale, comme l'Espagne, l'Italie et la Grèce, n'étaient pas présents à ce pré-sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'UE en décembre.