Manifestation à Tindouf contre l'arrestation de Mohammed Salem Sueid Malainin
Une quinzaine de personnes, en majorité des femmes, ont manifesté devant le secrétariat général du Front Polisario à Tindouf pour réclamer la libération de Mohammed Salem Sueid Malainin, citoyen hispano-sahraoui arrêté à la fin du mois d'avril.
Selon le portail Barlamane, les manifestants ont publié un communiqué dans lequel ils annoncent la création d'un comité "représentant les différentes composantes du peuple sahraoui" afin de contacter le secrétaire général du Polisario, Brahim Ghali, pour l'exhorter à libérer le militant. Les manifestants demandent également de traduire en justice les agresseurs de Mohammed Salem Sueid Malainin et d'appliquer les lois et procédures prévues dans le cadre de la lutte contre la corruption.
Le militant a été arrêté le 30 avril par une patrouille militaire alors qu'il se rendait à Tindouf avec sa femme. Après avoir été sorti de force et violemment de la voiture, le jeune homme a été brutalement agressé. Il a ensuite été transféré dans une prison appelée Dahbia près de Rabouni, la capitale administrative du Polisario, selon l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme (ASADEH). L'organisation a contacté le ministère espagnol des Affaires étrangères et le consul général d'Espagne à Oran, Jorge de Lucas Cardenas, pour demander la protection consulaire de l'activiste espagnol né en 1974 et basé au Pays basque.
"Nous demandons l'intervention immédiate des autorités consulaires espagnoles pour savoir où se trouve Mohamed Salem, ainsi que la solidarité de tous les civils, de la société et des organisations de défense des droits de l'homme", a souligné l'ASADEH, qui tient la direction du Polisario et les autorités algériennes pour responsables de "ces outrages" contre la population et les civils sahraouis.
L'arrestation de Mohamed Salem Sueid Malainin est intervenue peu après que l'activiste a posté sur les réseaux sociaux une vidéo dénonçant la corruption et le trafic illégal de carburant à côté de camions-citernes immobilisés par des manifestants qui affirmaient que ces citernes faisaient partie d'un réseau contrôlé par certains dirigeants du Polisario.
L'ASADEH, ainsi que le Mouvement sahraoui pour la paix (MSP), ont dénoncé la campagne de répression et la nouvelle spirale de violence du Polisario contre les militants sahraouis, qui ont organisé ces dernières semaines une série de manifestations contre le Polisario. Le mois dernier, par exemple, un groupe de jeunes Sahraouis a brûlé une caserne et plusieurs véhicules dans le camp de Dakhla pour dénoncer le manque d'opportunités d'emploi, la répression et les restrictions imposées par les autorités du Polisario.