Les manifestations de Tripoli font 82 blessés et un mort en une nuit
Au moins une personne a été tuée lors des manifestations à Tripoli et la Croix-Rouge libanaise a fait état d'un total de 82 blessés dans la nuit. La tension est restée élevée mercredi soir entre les manifestants et les forces de sécurité, un conflit qui dure depuis trois jours consécutifs.
Selon l'agence de presse libanaise NNA, le défunt est un homme de 30 ans qui avait été admis dans un hôpital de Tripoli à la suite d'affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants.
Au total, 220 personnes ont été blessées au cours de ces trois jours dans la métropole du nord. Quinze des personnes touchées mercredi soir ont dû être évacuées vers les hôpitaux. Auparavant, la Croix-Rouge avait fait état de 67 blessés.
Les manifestants sont descendus dans la rue pour protester contre les mesures proposées par le gouvernement pour contenir COVID-19. Ils protestent contre le strict confinement et l'absence d'aides d'État qui entravent les conditions de vie des Libanais.
De même, la police anti-émeute a été déployée mardi pour empêcher les manifestants de fermer une rue principale de Beyrouth, animés par le même motif que les manifestants de Tripoli. Le déploiement a eu lieu sur la Corniche al-Mazraa après qu'un petit nombre d'habitants ait tenté de bloquer la rue. Il n'y a pas eu d'affrontements directs entre les deux camps et la route est restée ouverte.
Par la suite, les manifestants ont fermé les routes et une artère clé dans le nord et le sud du pays en brûlant des pneus et des pierres avant que les soldats libanais n'interviennent rapidement et les rouvrent. Il n'y a pas eu d'incidents non plus.
Selon L'Orient Today, la Force de sécurité intérieure (ISF) a indiqué que neuf de ses membres étaient blessés et qu'un autre était dans un état critique.
Amnesty International a exposé de nouvelles preuves révélant l'utilisation illégitime par le Liban d'équipes françaises pour réprimer ces manifestations. "Une nouvelle étude d'Amnesty International révèle aujourd'hui le rôle honteux joué par les équipes de maintien de l'ordre d'origine française dans la répression des manifestations, pour la plupart pacifiques, au Liban depuis octobre 2019, ainsi que des manifestations d'août 2015". Ils l'introduisent dans la déclaration publiée jeudi.
Les recherches d'Amnesty International documentent "l'usage inutile ou excessif de la force par les forces de sécurité libanaises contre les manifestants par l'utilisation d'armes de fabrication française, sans qu'il y ait de responsabilité pour les blessures graves causées".
Avant la crise sanitaire provoquée par COVID-9, Tripoli était déjà l'une des villes les plus pauvres du Liban. Les diverses fermetures décrétées par les autorités au cours de l'année écoulée ont aggravé les conditions de vie de ses habitants. De nombreux résidents se sont retrouvés sans revenus depuis le début de la dernière fermeture, en particulier les travailleurs journaliers.
Le pays a également été plongé dans une crise économique plus grave que jamais, avec la dépréciation de la monnaie, l'hyperinflation et le chômage. La moitié de la population vit aujourd'hui dans la pauvreté.
Jusqu'à présent, le Liban compte 282 249 cas de COVID-19 et 2 404 décès. La crise sanitaire a entraîné un verrouillage consistant en un couvre-feu de 24 heures et la fermeture des magasins. Les affaires ont connu un pic après que les autorités aient autorisé les réunions de famille pendant les vacances de Noël et du Nouvel An.