Le Maroc dénonce une tentative d'appropriation culturelle de la part de l'Algérie

Le ministère algérien de la Défense inclut des images du palais d'Aït-Ben-Haddou dans une vidéo promotionnelle, suscitant l'indignation et des accusations de manipulation historique 

Le ministère algérien de la Défense a été pointé du doigt pour son implication dans une tentative de récupération propagandiste du patrimoine culturel marocain. Une vidéo promotionnelle publiée sur la plateforme X, qui visait à mettre en valeur les zones touristiques d'Algérie, a déclenché une vague d'indignation, car elle contenait des images du palais d'Aït-Ben-Haddou, un monument emblématique du Maroc et classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. 

Cet acte a été interprété par de nombreux Marocains comme une nouvelle tentative de l'Algérie de s'approprier son patrimoine culturel, dans une série de controverses antérieures sur l'identité culturelle de la région. En réponse, des militants marocains ont lancé des campagnes sur les réseaux sociaux dénonçant l'appropriation abusive d'éléments historiques et culturels du Maroc. Selon de nombreux utilisateurs, cette pratique s'inscrit dans une stratégie plus large de l'Algérie visant à manipuler l'identité culturelle marocaine et à la présenter comme la sienne. 

Le palais d'Aït-Ben-Haddou, situé dans la région de Ouarzazate, est un témoignage vivant de l'architecture traditionnelle marocaine dans les zones semi-désertiques. Sa structure en terre et son design caractéristique ont attiré l'attention des touristes et des cinéastes du monde entier, servant de décor à des films emblématiques tels que Gladiator et la série Game of Thrones. Sa portée mondiale en fait un symbole culturel unique et difficile à dissocier de son origine marocaine. 

Cet incident s'ajoute à d'autres tentatives antérieures de l'Algérie de s'approprier des éléments du patrimoine marocain. Il a été rapporté que le ministère algérien de la Culture a l'intention de présenter à l'UNESCO le carreau de zellige marocain comme faisant partie de son propre patrimoine culturel. De même, l'utilisation de motifs de zellige sur les maillots de l'équipe nationale algérienne, produits par Adidas, a suscité une vive polémique. À cela s'ajoute la controverse autour du couscous, qui a finalement été reconnu en 2020 comme faisant partie du patrimoine culturel du Maghreb, dans un effort pour partager son identité dans toute la région. 

Kasbah of Ait Benhaddou - PHOTO/ depositphotos

Ces événements reflètent la tension croissante entre le Maroc et l'Algérie, où les différends culturels et patrimoniaux sont devenus des points de friction majeurs. En réponse, des militants marocains ont exhorté la communauté internationale et les organisations de préservation du patrimoine à intervenir et à mettre un terme à ces tentatives de falsification historique. Ils ont également demandé au gouvernement marocain de prendre des mesures urgentes pour protéger son patrimoine contre toute tentative d'appropriation illicite. 

Dans ce contexte, le ministre marocain de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a souligné l'importance de renforcer le cadre législatif pour la protection du patrimoine culturel marocain. Lors de la présentation du projet de loi n° 33.22, il a insisté sur la nécessité de moderniser les réglementations en vigueur pour faire face aux menaces croissantes d'usurpation culturelle. Cet effort vise à renforcer la souveraineté culturelle du Maroc et à garantir la préservation de son riche héritage historique pour les générations futures. 

Le palais d'Aït Ben Haddou, situé près de la ville de Ouarzazate au Maroc, est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO - PHOTO/ depositphotos

Le débat sur l'appropriation culturelle entre le Maroc et l'Algérie continue de s'intensifier, mettant en évidence non seulement des différences politiques, mais aussi une lutte pour la préservation de l'identité et de l'héritage de chaque nation. Face à ces défis, le Maroc renforce ses efforts pour protéger son patrimoine et faire face aux tentatives de manipulation historique de la part de tiers.