Alors que le leader de l'opposition, Leopoldo López, s'est rendu sur le territoire allemand à la recherche de soutien pour promouvoir des sanctions plus sévères contre le régime Maduro

Le Maroc et l'Allemagne continuent de reconnaître à Guaidó le statut de président intérimaire du Venezuela 

PHOTO/SERVICIO DE FOTOGRAFÍA DE JUAN GUAIDO - Le chef de l'opposition vénézuélienne, Juan Guaidó 

Le gouvernement marocain continue de reconnaître Juan Guaidó comme "président provisoire" du Venezuela. Les autorités marocaines ont également réaffirmé que la sortie de crise dans ce pays des Caraïbes "passe par des élections libres et démocratiques".  

Cette reconnaissance a été officiellement transmise par un appel téléphonique du ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita, à Guaidó lui-même hier. L'Assemblée nationale vénézuélienne, présidée par Juan Guaidó, l'a rendu public par le biais d'une déclaration.   

Bien que la reconnaissance du Guaidó par le Maroc ne soit pas nouvelle, puisque Bourita a rendu publique la position du Royaume en juin 2019. Le Maroc est donc l'un des principaux soutiens du Guaidó en Afrique, juste au moment où ses soutiens internationaux commencent à vaciller.  

C'est l'Union européenne elle-même, l'une des premières organisations au monde à reconnaître son rôle de président légitime du Venezuela, qui en est venue à le qualifier comme l'un des "interlocuteurs privilégiés et importants" de l'opposition.  

Cependant, le leader de l'opposition Leopoldo López, le compagnon de bloc de Guaidó, a été reçu à Berlin par le secrétaire d'État allemand, Miguel Berger.   

Ce dernier a exprimé son soutien à l'Assemblée nationale légitime, ainsi qu'au président par intérim, Juan Guaidó. "L'Allemagne continue à soutenir les forces démocratiques au Venezuela dans le but de trouver une issue à la crise par des élections présidentielles libres, équitables et crédibles", a assuré M. Berger à l'issue de la réunion.   

Au cours de la réunion, M. Lopez a demandé à la secrétaire d'État de faire des progrès concernant les sanctions contre le Venezuela, justifiées par les violations des droits de l'homme dans le pays. En particulier, à ceux qui ont été signalés dans la déclaration des ministres européens, qui ont approuvé la semaine dernière le rapport de la mission d'enquête indépendante de l'ONU, où sont énumérés les coupables au sein du régime.   

Le leader de l'opposition a également insisté sur la nécessité d'articuler des relations directes avec les pays d'Amérique latine afin de faire progresser les revendications démocratiques.  

La veille, Leopoldo López a eu une réunion avec le ministre allemand des affaires étrangères, Niels Anen. Avec lui, il a abordé la crise humanitaire au Venezuela, ainsi que les clés pour parvenir à une transition politique.   

L'ambassadeur du gouvernement intérimaire en Allemagne, Otto Gebauer, était présent aux deux réunions au cours desquelles ils se sont entretenus avec Sibylle Sorg, directrice générale du département de la stabilisation et de l'aide humanitaire du gouvernement allemand.

"Nous avons partagé avec elle l'expérience du programme Health Heroes. Nous avons proposé qu'ils évaluent la possibilité de soutenir ce programme de transferts directs aux travailleurs de la santé. Nous avons parlé de la situation de l'accès au vaccin et des mécanismes qui pourraient être utilisés pour garantir sa mise en œuvre et de tout ce qui pourrait être proposé pour soutenir la question humanitaire", a déclaré Leopoldo López.  

L'ordre du jour prévoyait également des réunions avec des députés de différents groupes politiques du congrès allemand avec lesquels ils ont échangé des détails sur la situation actuelle du Venezuela. M. López cherche à promouvoir un bloc de soutien à l'opposition et à imposer davantage de sanctions au régime de Maduro.   

Dans le cas du Maroc, en échange d'une nouvelle reconnaissance de la figure de Guaidó, l'ancien président de l'Assemblée constituante du Venezuela a exprimé à Bourita "son soutien total à la proposition d'autonomie dans la région du Sahara fondée sur la reconnaissance de la souveraineté marocaine" et a réitéré que "l'initiative [d'autonomie] du Maroc est la seule solution capable d'apporter la stabilité à la région".  

En juillet 2019, le Maroc est même allé jusqu'à recevoir un "envoyé spécial" de Guaidó au siège officiel, mais ne lui a pas donné le statut d'ambassadeur. Jusqu'à présent, l'ambassade du Venezuela à Rabat et son personnel restent les représentants du gouvernement de Nicolás Maduro. Le pari du Maroc sur Guaidó n'a donc pas signifié une rupture officielle avec le régime de Chavista.