L'absence de représentants mauritaniens à la réunion organisée par le Maroc et à laquelle ont participé le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad a fait naître des rumeurs de rupture entre Nouakchott et Rabat. Le projet promu par le roi Mohammed VI et d'autres dirigeants africains pour favoriser l'accès des pays du Sahel à l'océan Atlantique est l'une des priorités du Le Maroc, et la non-participation de la Mauritanie à la réunion de décembre dernier a commencé à susciter un émoi qui s'est aujourd'hui complètement dissipé.

1. Visite du ministre mauritanien des Affaires étrangères à Rabat
2. Les efforts de l'Algérie pour dissuader la Mauritanie
3. La Mauritanie choisit le Maroc

Visite du ministre mauritanien des Affaires étrangères à Rabat

Pour faire taire toutes les voix qui évoquaient un début de crise entre la Mauritanie et le Maroc, le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Marzouk, s'est rendu à Rabat pour rencontrer son homologue marocain, Nasser Bourita. Marzouk a profité de l'occasion pour manifester son soutien au projet promu par Mohammed VI et la volonté de son pays de faciliter la connexion de la région du Sahel avec l'Atlantique.

Pour sa part, Bourita a salué le travail accompli par la Mauritanie au cours des dernières années, soulignant qu'elle "est devenue un pôle de stabilité nécessaire dans la région du Sahel et dans la région de l'Afrique de l'ouest". Le Maroc estime que l'amélioration des "problèmes et difficultés rencontrés par les pays frères du Sahel" ne peut se faire qu'à travers une vision d'unité et de coopération. C'est pourquoi l'accent est mis sur l'amélioration de l'accès aux ports atlantiques afin de stimuler le secteur économique des Sahéliens.

Les représentants des deux pays ont souligné la coïncidence des visions sur le projet. La Mauritanie souhaite renforcer ses relations avec le Maroc au vu de la croissance que connaît le royaume alaouite. Et ce, en dépit des efforts déployés par son voisin algérien pour mettre un terme aux efforts visant à faire du Maroc un leader régional.

Les efforts de l'Algérie pour dissuader la Mauritanie

L'Algérie observe avec inquiétude l'ascension incessante du Maroc sur la scène internationale. Elle cherche à empêcher le royaume alaouite de gagner en importance et a tenté de dissuader la Mauritanie de participer à cette initiative, mais ne semble pas avoir réussi jusqu'à présent.

L'Algérie espère toujours arracher l'influence du Maroc dans le portefeuille du Sahara occidental. Alger espère toujours atteindre l'Atlantique à partir de Tindouf, même si la distance est d'environ 400 kilomètres. Cependant, la Mauritanie ne semble pas prête à céder aux pressions algériennes pour plusieurs raisons.

D'abord parce que son partenariat avec le Maroc se renforce de jour en jour. Ensuite, parce qu'elle est intéressée à faire partie d'un projet qui peut lui rapporter beaucoup et qui, de plus, a le soutien de plusieurs acteurs importants de la région, comme le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad. Rabat a donné l'importance que les pays du Sahel réclamaient avec un projet ambitieux que l'Algérie, malgré ses efforts incessants, ne pourra pas faire échouer.

La Mauritanie choisit le Maroc

Ce qui est clair pour toutes les parties, c'est que les intérêts du Maroc - désormais partagés par la Mauritanie - ne sont pas compatibles avec ceux de l'Algérie. Depuis la libération du poste frontière de Guerguerat entre les deux pays en 2020, la nécessité pour Nouakchott de renforcer son réseau commercial et ses relations économiques avec Rabat s'est accrue.

Le projet d'accès Sahel-Atlantique est une nouvelle étape sur le long chemin qui a progressivement formé un partenariat solide. En effet, depuis l'accession de Mohamed Ould Cheikh Ghazouani à la présidence en 2019, les liens entre les deux pays se sont considérablement renforcés. Ghazouani lui-même a insisté à de nombreuses reprises sur l'importance des relations avec l'administration marocaine et sa volonté de les approfondir.