Marruecos cierra el paso fronterizo en Ceuta
Le Maroc met fin à l'entrée massive d'immigrants qui ont pu accéder à Ceuta par le poste frontière de Tarajal. Selon l'agence EFE, la police marocaine a scellé ce mercredi l'entrée de la ville autonome, qui a accueilli 8 000 personnes en un peu plus de 24 heures.
Une crise diplomatique entre l'Espagne et le Maroc, assez récurrente, qui entraîne généralement un certain laxisme de la part des autorités marocaines en matière de contrôle des flux migratoires. Les villes autonomes de Ceuta et Melilla ont connu un afflux massif d'immigrants sans précédent au cours des dernières heures. Pendant ce temps, de l'exécutif de Pedro Sanchez, a évité de lier cet événement avec la réception par le gouvernement espagnol du secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali. Le Royaume du Maroc, face à cette "crise migratoire", reste silencieux.
Le président espagnol, Pedro Sánchez, a précisé lors de la séance plénière du Congrès que "la crise marocaine n'est pas une crise migratoire, c'est une crise d'un autre type et en tant que telle, elle doit être traitée". De même, lors de son discours, Sánchez a indiqué qu'environ 4 800 personnes ont déjà été rapatriées. Pour sa part, la ministre des Affaires étrangères, Arancha González-Laya, lors d'une interview avec RTVE, a déclaré que "c'est une situation très compliquée avec un voisin que l'Espagne aime et avec lequel elle veut avoir les meilleures relations".
L'Union européenne a serré les rangs autour de l'Espagne. Le Haut représentant de l'Union européenne, Josep Borrell, a déclaré son soutien ferme à Ceuta et a affirmé que la ville autonome est "la frontière européenne avec le Maroc, et l'UE fera ce qui est nécessaire pour soutenir l'Espagne dans ces moments difficiles. La principale priorité est maintenant de protéger la vie des migrants et de ramener Ceuta à la normalité". Outre Borrell, d'autres hauts fonctionnaires européens ont manifesté leur soutien à l'Espagne par le biais des réseaux sociaux, comme Ylva Johansson, commissaire aux affaires intérieures, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et Charles Michel, président du Conseil européen.
Bien que le Maroc ait pris la mesure de fermer le passage frontalier, l'exécutif admet qu'une crise diplomatique s'est ouverte avec le Maroc "après les événements de ces derniers jours à Ceuta, qui n'ont pas encore été résolus". Bien que le gouvernement espagnol ait évité de lier cette crise migratoire à tout ce qui concerne le Sahara occidental ou l'accueil du secrétaire général du Front Polisario Brahim Ghali, l'ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, a déclaré dans une interview accordée à Europa Press qu'il y a des actes qui ont des conséquences, "et il faut les assumer".
La ministre espagnole des affaires étrangères, Arancha Gonzalez-Laya, lors d'une interview sur RTVE, a souligné que "nous savons que le Sahara occidental est un sujet très sensible pour le Maroc, et c'est pourquoi l'Espagne a toujours été exquisément prudente dans sa position".
L'Espagne a justifié l'accueil de Brahim Ghali "pour des raisons humanitaires", mais le Maroc n'a pas jugé suffisantes les explications de Madrid, à qui il a envoyé deux déclarations sévères. Le dernier a qualifié l'attitude du gouvernement espagnol de "contraire à l'esprit d'association et de bon voisinage".
Le silence est la position officielle du Maroc, l'agence de presse officielle MAP n'a fait aucune référence à l'entrée massive d'immigrants à Ceuta. Mais le ministre marocain des droits de l'homme, Mustafa Ramid, a déclaré sur ses réseaux sociaux que l'Espagne savait "que le prix de la sous-estimation" de son pays "était très élevé".
Ramid a ajouté sur son compte Facebook que "l'accueil par l'Espagne du chef des milices séparatistes du Polisario, sous une fausse identité, sans tenir compte des relations de bon voisinage qui nécessitent une coordination et une concertation, ou du moins en prenant soin d'informer le Maroc, est un acte irresponsable et totalement inacceptable".
Il a également regretté que l'Espagne privilégie ses relations avec l'Algérie au détriment du Maroc et justifie que le pays nord-africain est dans son "plein droit" de faire savoir à l'Espagne "l'ampleur de sa souffrance au nom de ce bon voisinage" et qu'il n'acceptera "aucune sous-estimation".