Le Maroc répondera à l'attentat de Smara si la responsabilité du Front Polisario soit prouvée
L'ambassadeur du Maroc auprès des Nations unies, Omar Hilale, a affirmé que les quatre explosions qui ont eu lieu en plein milieu de la nuit de samedi à dimanche à Smara, ville connue pour sa tranquillité, sa qualité de vie et surtout pour le pacifisme de sa population civile, ne correspondent pas à la version de l'attaque des cibles militaires puisqu'il n'y a pas d'installations militaires dans la ville.
Hilale a souligné que le Maroc tirera les conclusions qui s'imposent sur la base des résultats "probants" de l'enquête de la police judiciaire sur les quatre explosions qui ont laissé un mort et trois blessés, dont deux se trouvent en situation grave.
"Le Maroc est un pays légaliste. Pour l'instant, nous sommes dans la phase de l'enquête et de la collecte d'informations. Nous attendons les résultats concluants de cette enquête et quand nous les aurons, nous agirons", a déclaré Hilale en réponse à une question lors d'une conférence de presse tenue lundi après l'adoption de la résolution 2703 par le Conseil de sécurité pour la prorogation du mandat de la MINURSO pour une année.
Le diplomate marocain a rappelé que le procureur général près la Cour d'appel de Laayoune avait chargé la police judiciaire de mener une enquête pour déterminer les détails scientifiques et balistiques de ces explosions.
L'ambassadeur a également souligné que ces quatre explosions, telles que rapportées par la presse et les radios internationales, ont eu lieu dans la ville spirituelle du Sahara marocain. La ville de Malâinine, le grand leader de la résistance contre la colonisation espagnole, a-t-il déclaré.
Ville sans installations militaires
À l'appui des photos montrant la ville de Smara, où il n'y a pas d'installations militaires, Hilale a souligné que les quatre explosions ont eu lieu en pleine nuit dans "une ville connue pour sa sérénité, sa qualité de vie et surtout pour le pacifisme de sa population civile", notant que les explosions ont eu lieu dans le même périmètre : la première dans le quartier industriel, la deuxième et la troisième dans le quartier Essalam et la quatrième dans le quartier El Wahda.
Omar Hilale a déploré la mort d'un martyr, un jeune homme de 23 ans nommé Hamza, qui ne vit pas dans cette ville et qui était venu voir sa tante et demander la main de sa cousine. "Il vivait en France dans la ville de Tarbes. Il est venu pour construire un avenir avec la femme de sa vie. Malheureusement, le destin en a décidé autrement et je dirais plutôt que ceux qui ont organisé et perpétré ces explosions lâches et indignes en ont décidé autrement", a déclaré avec beaucoup d'indignation l'ambassadeur, qui a également déploré que trois personnes aient été blessées, dont deux sont dans un état grave et se trouvent toujours à l'hôpital de Laayoune.
L'ambassadeur a également précisé que la MINURSO, qui a des postes d'observation à Smara, a été informée immédiatement après les explosions. Les membres de la Mission des Nations unies ont constaté que les explosions s'étaient produites dans des quartiers et des maisons civils, tuant un civil et en blessant trois autres. "Ils vont faire un rapport au Secrétariat de l'ONU", a déclaré Hilale.
En se référant à un ensemble d'indications qui "sont convaincantes et dont beaucoup vont dans le même sens", l'ambassadeur a mentionné, en premier lieu, le communiqué officiel publié par le Front Polisario.
"Il s'agit du communiqué 901 qui indique que la soi-disant armée de libération sahraouie a attaqué trois régions : Mahbes, Smara et Farsia", a souligné Omar Hilale, ajoutant que les milices séparatistes parlent d'explosions et d'obus qu'elles ont lancés dans la nuit de samedi à dimanche.
La deuxième indication, a poursuivi Omar Hilale, est que les radios, les chaînes de télévision du monde entier et les agences de presse ont cité le "Polisario" comme l'auteur de ces explosions. Cela n'a jamais été démenti par le Front.
"Le fait qu'il n'ait pas nié ces actions le rend responsable et indique effectivement que son silence confirme que ses milices sont derrière ces explosions", a-t-il fait remarquer.
L'ambassadeur Hilale a souligné qu'en vertu du droit international, du droit international humanitaire et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, toute attaque contre des civils constitue un "acte terroriste et un acte de guerre".
Ces explosions, qui ont fait un martyr et semé la tristesse dans tout le Maroc, ne resteront pas impunies", a-t-il déclaré, soulignant que les auteurs de ces explosions "doivent assumer leur responsabilité juridique et politique : non seulement ceux qui ont perpétré ces attaques, mais aussi ceux qui sont derrière eux, ceux qui les protègent, ceux qui les approvisionnent en missiles, en katiouchas et en mortiers".
Hilale a ajouté que "chaque explosion laisse des traces et des indices techniques. Cela permettra au Maroc de remonter à leur origine et d'en tirer les conséquences et les conclusions afin de prendre les décisions qui s'imposent.
Nous espérons que les Nations unies rendront ce rapport public afin que le monde entier sache qui attaque les civils, qui tue des innocents, qui déstabilise la région et qui risque de provoquer l'embrasement et le drame", a conclu le diplomate, affirmant que "le Maroc fait confiance aux Nations unies pour assurer le suivi de cet acte terroriste répugnant et condamnable".