Le Maroc s'efforce de mettre fin à la montée de la violence à l'égard des femmes
Les efforts des législateurs et des organisations de défense des droits de l'homme au Maroc pour faire adopter des lois visant à mettre fin à la violence à l'égard des femmes se poursuivent. Lors d'une session plénière à la Chambre des représentants cette semaine, la plupart des partis politiques ont appelé à l'adoption de peines maximales contre ceux qui abusent des femmes.
Les groupes politiques ont souligné que la loi devrait également inclure la violence en ligne et la violence verbale, et pas seulement la violence physique. À cet égard, la députée Fatima Yassin a rappelé que la violence verbale exerce une forte pression psychologique sur les femmes battues, et a appelé à un soutien psychologique accru pour les victimes de cette violence.
Le Parti de l'Istiqlal a soumis une proposition globale de révision de la loi sur la lutte contre la violence à l'égard des femmes en avril 2023 afin que le Maroc dispose d'une loi de lutte contre la violence à l'égard des femmes qui préserve les acquis du texte actuel et l'améliore de manière à contribuer à la réduction de la préoccupation sociale croissante à l'égard de la violence à l'égard des femmes.
Les données du dernier sondage Afrobaromètre révèlent que 78% des résidents urbains au Maroc s'opposent à la violence contre les femmes, tandis que dans les zones rurales, ce pourcentage tombe à 70%.
Au cours de la session plénière, la députée Lubna Al-Saghiri a souligné que "la loi ne détaille pas les mesures préventives pour empêcher la violence contre les femmes et n'est pas en mesure de résoudre le problème de l'impunité, car les auteurs échappent toujours à la condamnation". Al-Saghiri a condamné "la négligence des organes responsables". "La loi met en œuvre le processus d'évaluation des risques qui peuvent menacer la vie de la victime, ce qui conduit parfois à exposer la victime à d'autres violences", a-t-elle ajouté.
En ce qui concerne les problèmes liés à la preuve des crimes de violence à l'égard des femmes, les politiciens ont conclu qu'alors que les peines ont été augmentées pour certains crimes et que de nouveaux actes ont été criminalisés qui n'existaient pas auparavant, la preuve de ces crimes a été subordonnée aux règles générales de preuve stipulées dans le Code de procédure pénale.
La Fédération de la Ligue des droits de la femme estime que "le harcèlement sexuel est stipulé dans les exigences de la loi, mais la charge de la preuve incombe aux femmes, ce qui est une charge très difficile". L'organisation rappelle que la violence a souvent lieu dans un "espace privé", de sorte que les preuves suffisantes ne sont souvent pas disponibles. "La violence sous toutes ses formes, qu'elle soit électronique ou conjugale, ainsi que le harcèlement sexuel sous ses différentes formes, est très répandue au Maroc, et nous l'avons constaté au centre d'accueil du réseau de l'Association contre les violences faites aux femmes", ajoute-t-elle.
Le groupe parlementaire a déclaré que les tribunaux s'appuient sur le témoignage de la victime et lui imposent la charge de la preuve de ce à quoi elle a été exposée, en particulier pour les crimes de violence conjugale et domestique, qui se produisent souvent au sein du foyer.