Le Maroc s'impose comme la deuxième démocratie la plus forte de la région MENA
Le Maroc a terminé l'année dernière sur une tendance positive en termes de qualité démocratique. Alors que les pays de la région s'enfoncent dans des régimes de plus en plus autoritaires, Rabat améliore le niveau de son système politique. Cela se reflète dans le rapport annuel de l'Economist Intelligence Unit dans son Democracy Index 2023, qui classe le Maroc comme la deuxième meilleure démocratie de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du nord).
Le Maroc a amélioré sa qualité démocratique en 2023
Le rapport classe le Maroc dans la catégorie des "régimes hybrides", avec une note globale de 5,04 sur 10, ce qui le place au-dessus de la moyenne pour ce type de systèmes. Ces données reflètent une amélioration par rapport à l'année 2022, faisant progresser le Maroc de deux places dans le classement international, dans lequel le royaume alaouite se classe 93 sur 167.
Cette étude se base sur cinq catégories fondamentales pour l'étude des systèmes démocratiques : le processus électoral et le pluralisme, le fonctionnement du Gouvernement, la participation politique, la culture politique et les libertés civiles. L'un des domaines dans lesquels le Maroc s'est le plus amélioré est le processus électoral (5,25 sur 10), bien que le rapport lui-même note l'influence encore forte de la maison royale marocaine dans l'élection du président.
Malgré cela, le rapport reconnaît les progrès réalisés dans le système et les réformes qui ont permis la tenue d'élections législatives libres et équitables en 2021. Cet aspect est à son tour renforcé par le score de 5,56 obtenu par les Marocains dans le domaine de la participation politique, qui s'explique par l'augmentation du taux de participation aux élections de 2021, où il a atteint 50%, soit près de huit points de plus qu'en 2016.
La grande faiblesse du système marocain réside dans l'aspect social. Avec un score de 4,12 pour les libertés civiles, Rabat veut améliorer cette note qui, bien qu'elle soit l'une des plus grandes taches du bilan marocain, est en augmentation par rapport aux éditions précédentes, et devrait continuer à l'être dans les prochains rapports.
La démocratie dans un océan de régimes autoritaires
Le Maroc représente l'un des rares systèmes qui ne sont pas seulement démocratiques, mais qui le sont de plus en plus. Seule la Tunisie, à la 82e place, est mieux classée dans le rapport de l'Economist Intelligence Unit. Derrière la Tunisie et le Maroc se trouvent des pays de la région tels que la Mauritanie (108e), l'Algérie (110e), le Qatar (111e), le Liban (112e) et le Koweït (114e).
L'Algérie est l'un des pays les moins performants de ce rapport. Alors qu'il tente de rivaliser avec le Maroc pour le leadership régional, le pays dirigé par Abdelmajdid Tebboune est exclu du top 100 des démocraties mondiales, ce qui ne fait qu'accroître les doutes déjà existants quant à la qualité démocratique de l'Algérie.
Au niveau mondial, le nombre de "démocraties à part entière" reste le même que dans le rapport précédent, à savoir 24. Toutefois, le niveau croissant d'instabilité entre les grandes puissances, en plus des nombreuses guerres régionales qui agitent le paysage international, suscite de vives inquiétudes. L'invasion de l'Ukraine par la Russie a été rejointe par l'escalade des tensions à Gaza et la propagation subséquente à la mer Rouge avec les attaques des Houthis du Yémen, armés et financés par l'Iran.
Selon ce rapport, le problème, bien qu'il soit plus important dans les pays non démocratiques, ne se limite pas à ces derniers. Il souligne également les difficultés rencontrées par les pays démocratiques pour faire face à ces épisodes d'instabilité, qui représentent l'une des plus grandes préoccupations en matière de sécurité internationale.