Le Maroc souligne l'importance de l'ONU pour légitimer tout processus de paix en Libye

Ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita - AFP/MICHAL CIZEK
Rabat a toujours plaidé en faveur d'une supervision et d'une implication directes de l'ONU dans tous les efforts diplomatiques liés à la Libye 

Le Maroc commence à préparer le sommet tripartite sur la Libye qui se tiendra ce mois-ci. Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a déjà rencontré Stephanie Khoury, l'envoyée spéciale des Nations unies pour la Libye, afin de réitérer la nécessité pour les Nations unies de légitimer tout processus de paix.  

Rabat a toujours plaidé en faveur d'une supervision et d'une implication directes de l'ONU dans tous les efforts diplomatiques liés à la Libye qui pourraient apporter une stabilité politique après des années de guerre, de conflit et de division.  

Une fois de plus, Bourita a souligné la nécessité de l'implication de l'ONU pour légitimer tout processus de paix. 

Cette position est claire depuis le dialogue interlibyen de Skhirat, où le Maroc a travaillé en étroite collaboration avec l'ONU, ainsi que lors des réunions ultérieures à Bouznika et ailleurs. 

La rencontre entre Bourita et Khoury s'inscrit dans le cadre de la visite de travail de l'envoyé spécial pour la Libye visant à renforcer la coordination et le dialogue entre le Maroc et l'ONU, reflétant ainsi les hautes directives du roi Mohammed VI. 

Stephanie Khoury, diplomate américaine et envoyée spéciale par intérim des Nations Unies pour la Libye - AFP/ABDULLAH DOMA

Lors de cette rencontre, le chef de la diplomatie marocaine a souligné que l'action du Maroc concernant la Libye se fait toujours en concertation avec l'ONU, reconnaissant son rôle en tant que principal sponsor du processus de paix libyen. En outre, cette approche est basée sur les liens historiques forts qui existent entre les peuples marocain et libyen. 

Bourita a également fait savoir à Khoury que les conditions actuelles en Libye sont propices à l'avancement du processus de paix, soulignant à cet égard que, pour le Maroc, la solution à la crise libyenne doit venir de l'intérieur de la Libye, principalement par le biais d'élections légitimes. 

Le Maroc, selon Bourita, entretient des relations respectueuses avec toutes les institutions et parties libyennes, agissant selon les principes du respect mutuel.

Cette stratégie vise à faciliter les progrès dans le traitement des défis économiques et sécuritaires critiques auxquels la Libye est confrontée, ainsi que des demandes sociales urgentes de son peuple. 

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Maroc, préside une réunion des représentants des administrations rivales de la Libye dans la ville côtière de Bouznika, au sud de Rabat, le 6 septembre 2020 - AFP/FADEL SENNA

Bourita a également évoqué les vastes implications régionales de la crise libyenne, notant son impact significatif sur la sécurité et la stabilité en Afrique du nord et au Sahel. C'est pourquoi la résolution de la crise n'est pas seulement une priorité nationale pour la Libye, mais aussi pour l'ensemble de la région.  

Enfin, il a souligné l'importance de donner un nouvel élan au processus de paix grâce à des efforts de collaboration, renforçant ainsi le rôle du Maroc en tant qu'acteur clé dans la promotion de la stabilité dans la région. 

Les Libyens se rassemblent sur la place des Martyrs à Tripoli, le 17 février 2024, pour marquer le 13e anniversaire du soulèvement qui a renversé le dictateur vétéran Mouammar Kadhafi - AFP/MAHMUD TURKIA

La rencontre entre Bourita et Khoury intervient peu avant un nouveau sommet sur la Libye au Maroc. Cette réunion se tiendra en présence du président du Conseil présidentiel, Mohamed Menfi, du président de la Chambre des représentants, Aguila Saleh, et du président du Conseil d'État, Mohamed Takala. Il devrait se tenir avant la fin du mois sur la base des principes convenus lors de la réunion du Caire pour former un nouveau gouvernement unifié capable de superviser les élections législatives et présidentielles. 

L'unification du budget de l'État d'ici 2024 et la formation d'un gouvernement unique capable de gérer les affaires du pays après des élections libres figurent parmi les questions prioritaires à l'ordre du jour du sommet.