Des explosions frappent la ville de Kaboul à la veille du retrait

La menace terroriste entrave les évacuations à Kaboul 

AP/WALI SABAWOON - Cientos de personas se reúnen, algunas con documentos en la mano, cerca de un puesto de control de evacuación en el perímetro del aeropuerto internacional Hamid Karzai, en Kabul, Afganistán

Tous les regards sont tournés vers l'aéroport international de Kaboul, 24 heures avant le retrait définitif d'Afghanistan, les pays du monde entier se pressent dans les dernières heures avant la date limite fixée par les talibans pour le départ des étrangers. Jour après jour, les évacuations deviennent de plus en plus compliquées, alors que des milliers de personnes se pressent à l'entrée de l'aéroport avec le seul espoir de pouvoir quitter le pays. 

Alors que les tensions s'intensifient à la suite de l'attentat de jeudi, lorsqu'un kamikaze de la branche afghane de Daesh, portant un gilet contenant 11 kilogrammes d'explosifs, s'est fait exploser à un poste de contrôle de l'aéroport de Kaboul, tuant au moins 170 personnes, dont 13 marines, les évacuations deviennent plus difficiles pour respecter l'accord de retrait d'Afghanistan d'ici le 31 août.

Washington avait déjà mis en garde contre le risque d'une attaque imminente et demandé à ses citoyens et aux Afghans de ne pas s'approcher du complexe, mais ils semblent avoir prédit ce qui allait se passer. Dimanche, selon les médias afghans, un missile a frappé une maison dans le quartier de Khawja Bughra, au nord de l'aéroport, tuant plusieurs civils, dont trois enfants. Peu après, un porte-parole de l'armée américaine a déclaré que ses avions avaient détruit une voiture piégée de l'État islamique qui se dirigeait vers l'aérodrome. Il n'est pas clair s'il s'agit du même incident. 

Après le retrait des troupes, le programme des frappes de drones, l'une des stratégies éprouvées de Washington qui lui permet d'éviter de déployer des troupes au sol, est en suspens. Les autorités de l'émirat, qui subissent les drones depuis 20 ans, ont exprimé leur mécontentement vendredi après le lancement d'un missile contre une base de Daesh à Nangarhar, en violation de la souveraineté nationale. 

Jusqu'à présent, les talibans n'ont pas fait état de leurs actions à la suite de ces événements, bien qu'ils aient affirmé qu'ils arrêteraient les responsables. Depuis que les talibans et les États-Unis ont signé un accord à Doha l'année dernière, dans lequel les Américains s'engageaient à retirer leurs troupes du pays pour autant que les islamistes acceptent de respecter un accord de paix politique et de ne pas laisser l'Afghanistan servir de base à des groupes terroristes pour attaquer les États-Unis ou d'autres nations, cet accord semble de plus en plus difficile à respecter. 

Cette action punitive intervient après que le président Joe Biden a promis de traquer les auteurs de l'attentat de Kaboul. Au milieu d'un silence pesant, interrompu seulement par les pleurs des membres de la famille, Joe Biden a reçu dimanche les dépouilles des 13 militaires américains tués à Kaboul, une cérémonie difficile pour un président fortement critiqué pour sa gestion de la crise afghane. La consternation est telle sur le sol américain que des critiques républicains exhortent déjà Biden à démissionner ou à être mis dans un impeachment. Son engagement en faveur du multilatéralisme après quatre ans d'isolationnisme à la Trump semble faire long feu, alors que l'administration peine à faire face à l'afflux de demandes de réfugiés afghans.

La situation à l'aéroport de Kaboul est en train de se transformer en une course mortelle contre la montre, ce qui a contribué à créer un désespoir généralisé autour de l'aéroport international Hamid Karzai pour échapper aux talibans, qui ont l'intention de prendre le contrôle total de l'aéroport à partir du 1er septembre. Pendant ce temps, les pays du monde entier se précipitent dans les dernières heures avant la date limite fixée par les États-Unis et les Talibans pour le départ de tous les étrangers. Plusieurs pays ont annoncé qu'ils ne seraient pas en mesure d'évacuer tout le personnel, principalement des collaborateurs afghans.

Toutefois, une centaine de gouvernements du monde entier ont confirmé dans une déclaration commune qu'ils avaient reçu des talibans l'assurance que les citoyens afghans souhaitant quitter le pays bénéficieraient d'un passage sûr au-delà de la date limite du 31 août pour le retrait des troupes internationales et leur opération d'évacuation. Cet engagement figure dans une déclaration commune distribuée par le département d'État à Washington et signée par 95 pays, dont l'Espagne, ainsi que par le haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère, Josep Borrell, et le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg. Le groupe a déclaré avoir reçu des "assurances" de la part des talibans que les ressortissants de tous ces pays, ainsi que les Afghans qui ont travaillé avec eux, peuvent voyager en toute sécurité.

Les pires prédictions concernant l'Afghanistan semblent se réaliser. Malgré l'image renouvelée que les talibans veulent présenter à la communauté internationale, la réalité sur le terrain est très différente, et il semble probable que lorsque les dernières troupes et le dernier personnel étrangers quitteront le pays, l'obscurité et le terrorisme reviendront.