Ce lundi, la deuxième patrouille conjointe entre les soldats russes et turcs a eu lieu sur la route M4 entre Alep et Lataquie

Le ministre russe de la Défense et Al-Asad parlent du cessez-le-feu à Idlib

AFP/AREF TAMMAWI - Un convoi de chars turcs M-60T patrouille dans la ville d'Atareb, dans la campagne occidentale de la province syrienne d'Alep

Le ministre russe de la Défense, Sergei Shoigu, a discuté avec le président syrien Bachar al-Asad de la manière d'assurer une cessation stable des hostilités dans la zone de désescalade d'Idlib à la suite du cessez-le-feu établi dans cette province du nord-ouest du pays arabe. « Au cours des discussions, des questions ont été abordées pour assurer une cessation stable des hostilités dans la zone désamorcée d'Idlib, stabiliser la situation dans d'autres parties de la Syrie, et divers aspects de la coopération technico-militaire dans le cadre d'une lutte commune contre les groupes terroristes internationaux », a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Le ministre russe et Al Asad ont également parlé des « problèmes » liés à l'aide humanitaire pour la population syrienne et à la restauration du potentiel économique de la république avec l'aide de spécialistes russes, selon la même source. 

Le président russe Vladimir Poutine lui-même a déjà discuté de ces questions avec Al-Asad par téléphone le 20, mais il a préféré envoyer Shoigu à Damas pour discuter en personne avec le président des principales questions de respect du cessez-le-feu à Idlib, convenu au début du mois entre Moscou et Ankara.

La Russie, alliée de Damas, et la Turquie, partisane de l'opposition syrienne, ont convenu le 5 mars à Moscou d'une nouvelle cessation des hostilités à Idlib, le dernier bastion d'opposition du pays, pour mettre fin à l'escalade de la tension qui a suivi la mort de plus de trente soldats turcs lors d'une attaque des troupes syriennes. 

En plus du cessez-le-feu, Moscou et Ankara ont convenu de créer un « corridor de sécurité » et des patrouilles communes le long de la route M4, qui relie Alep et Lattaquié. Ce lundi, la Russie et la Turquie ont effectué la deuxième patrouille commune le long de la M4 après celle du 15, mais tout comme à l'époque, l'itinéraire a dû être raccourci « pour des raisons de sécurité », selon la Défense.

La Turquie s'est engagée à prendre des mesures pour « neutraliser les groupes extrémistes radicaux qui empêchent la circulation des convois » le long de l'itinéraire, selon Moscou. Les patrouilles conjointes doivent assurer la sécurité des civils qui se déplacent sur la route, mais aussi empêcher la reprise des hostilités. 

Idlib, où l'armée syrienne et son allié la Russie menaient une offensive jusqu'au cessez-le-feu, est pratiquement dominée par Jabhat Fatah al-Sham, une alliance islamiste qui comprend l'ancienne filiale syrienne d'Al-Qaïda, que Moscou et Damas considèrent comme « terroriste ».

En plus de cette alliance, le Front de libération nationale, composé principalement de factions syriennes opérant sous l'égide de l'Armée syrienne libre (ASL), lutte contre les troupes fidèles au président syrien et est soutenue par la Turquie.