La mission des Nations unies au Mali prend fin après une décennie
Suite aux tensions entre les Nations unies et le conseil militaire malien, le ministre des Affaires étrangères du Mali a demandé le retrait immédiat de la mission de l'ONU. Cette demande a été formulée le 16 juin par le ministre malien, Abdoulaye Diop, devant le Conseil de sécurité de l'ONU, qu'il accuse d'avoir échoué à stabiliser le pays.
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a été créée par le Conseil de sécurité le 25 avril 2013 pour soutenir les processus politiques et la transition des autorités du pays. La résolution a été finalement adoptée le 25 juin 2014 et le Conseil a décidé que la Mission devrait se concentrer sur des tâches telles que "assurer la sécurité, la stabilisation et la protection des civils ; soutenir le dialogue politique national et la réconciliation ; et aider au rétablissement de l'autorité de l'État, à la reconstruction du secteur de la sécurité et à la promotion et à la protection des droits de l'homme dans ce pays".
La résolution proposée par le Conseil pour l'extension du processus de retrait des troupes stipule que la mission devrait retirer plus de 13 000 agents autorisés et qu'elle aura jusqu'au 31 décembre pour effectuer un retrait sûr et ordonné, qui sera également examiné par le Conseil de sécurité. Le projet de résolution prévoit également que, jusqu'au 31 décembre, les agents de la mission seront autorisés à consulter les autorités maliennes sur les réponses possibles aux menaces imminentes contre les civils.
Le Mali a demandé de raccourcir cette période de six mois pour le départ des agents de l'ONU, ce qui compliquerait le retrait déjà difficile des casques bleus. Le vote de la résolution, qui était prévu mardi, sera reporté à vendredi de cette semaine en raison de la nécessité pour le Conseil de l'ONU et le Mali de poursuivre les discussions. L'avenir de la mission des Nations unies sera soumis au vote des 15 membres du Conseil et neuf voix seront nécessaires pour l'adopter.
Les efforts de la MINUSMA pour contenir la violence de la rébellion islamiste ont été critiqués pour son incapacité à protéger les civils des attaques djihadistes, malgré un budget de 1,26 milliard de dollars. Depuis le début de la mission, plus de 300 agents de la MINUSMA ont été tués au cours d'opérations de maintien de la paix, ce qui en fait la mission de l'ONU qui compte le plus grand nombre de victimes humaines. Les tensions qui sont apparues entre l'armée malienne et la mission ces derniers mois sont principalement dues à l'intervention du groupe Wagner, qui se trouve dans la région à la demande du gouvernement malien, allié de la Russie de Vladimir Poutine.