De Mistura exhorte à tirer parti du soutien international pour progresser vers une solution au conflit du Sahara occidental

Staffan de Mistura - PHOTO/ UN/ VIOLAINE MARTIN
Les États-Unis et la France ont récemment réitéré leur soutien au plan du Maroc 

Le représentant personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, a demandé au Conseil de sécurité de profiter de l'élan diplomatique actuel pour progresser vers une solution définitive au conflit du Sahara, soulignant que le contexte international a connu un tournant favorable vers le plan d'autonomie marocain, notamment grâce au soutien des États-Unis et de la France.

« Je pense que le nouvel élan, fondé sur l'engagement actif et renouvelé de certains membres de ce Conseil, y compris les membres permanents, sera une opportunité pour la désescalade régionale », a déclaré De Mistura, qui a également souligné que les trois prochains mois seront cruciaux pour tracer une feuille de route claire vers une solution politique durable. 

Lors de la même séance d'information, le chef de la MINURSO, Alexandre Ivanko, a présenté un rapport détaillé sur la situation sur le terrain. Ivanko a souligné que le Front Polisario n'avait pas la capacité de modifier le statu quo ni d'infliger des dommages significatifs aux Forces armées royales du Maroc, qui ont jusqu'à présent fait preuve d'une attitude de retenue. Il a également révélé que le Polisario avait rejeté une proposition de cessez-le-feu pendant le ramadan, alors que l'armée marocaine l'avait acceptée et avait réitéré son droit de riposter dans le cadre légal.

Ivanko a également salué la coopération efficace des forces marocaines avec la mission de l'ONU et leur engagement en faveur de la stabilité régionale par le biais de patrouilles terrestres et aériennes et de visites sur le terrain. Il a également évoqué la construction d'une route stratégique de 93 kilomètres qui reliera Smara à Amgala et à la Mauritanie, ce qui augmentera la mobilité des poids lourds et améliorera l'efficacité opérationnelle des forces déployées dans la région.

De son côté, Lisa Kenna, fonctionnaire du département d'État américain, a réaffirmé la position de Washington, déclarant après une réunion avec De Mistura que l'initiative marocaine est « la seule solution viable » pour le Sahara, position soutenue par le secrétaire d'État Marco Rubio. 

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio - REUTERS/ ELIZABETH FRANTZ

Le Maroc bénéficie d'un soutien international croissant et essentiel dans son projet d'autonomie sous souveraineté nationale. La reconnaissance renouvelée de Washington et le soutien ferme de Paris consolident cette option comme le seul cadre viable pour mettre fin au conflit régional prolongé. Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a réaffirmé lors d'une récente réunion avec son homologue marocain Nasser Bourita, à Paris, que « le plan d'autonomie marocain est la seule base pour parvenir à une solution politique durable ». 

À cet égard, Omar Hilale, représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, a souligné que la présentation de M. De Mistura au Conseil intervient à un moment clé, marqué par le ferme soutien américain à la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Selon Hilale, Washington montre une volonté claire de clore ce chapitre dans le cadre du respect de la souveraineté marocaine, en vue de célébrer le 50e anniversaire du « Marche verte » en novembre avec un conflit résolu. 

En novembre dernier, à l'occasion du 49e anniversaire du « Marche verte », le roi Mohammed VI a appelé les Nations unies à assumer leur responsabilité dans la clarification du statut légitime du Maroc sur son Sahara et à mettre fin aux ambiguïtés internationales sur la question. 

Le roi du Maroc Mohamed VI - PHOTO/MAP

Alors que le Maroc bénéficie d'un soutien diplomatique croissant, l'Algérie, acteur du conflit en raison de son soutien au Front Polisario, voit au contraire sa position diplomatique s'affaiblir, comme en témoignent ses crises avec ses voisins et alliés traditionnels tels que la France. 

Des experts tels que Rachid Lazrak et Omar Cherkaoui ont convenu de la nécessité d'aborder le conflit sous un angle diplomatique et juridique. Tous deux ont souligné à Al-Arab que les manœuvres du Polisario, instrumentalisées par l'Algérie, ne doivent pas détourner le processus de négociation mené par l'ONU, qui doit se concentrer sur des solutions réalistes telles que la proposition marocaine. 

« Avec les informations de De Mistura et Ivanko, nous constatons qu'il est essentiel d'aborder le conflit du Sahara de manière diplomatique et juridique, malgré les manœuvres de l'Algérie pour le prolonger et utiliser le Polisario comme un instrument pour servir ses intérêts régionaux », explique Lazrak, professeur de sciences politiques.