Mitsotakis et Erdogan se rencontrent pour la première fois depuis l'escalade des tensions
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis et le président turc Recep Tayyip Erdogan tiennent lundi une réunion très attendue en marge du sommet de l'OTAN, après plus d'un an de désaccords entre leurs pays.
Bien que Mitsotakis ait assuré qu'il est prédisposé à "un agenda positif", il a expliqué qu'il sera développé "de manière graduelle, proportionnelle et réversible", paraphrasant les conclusions du Conseil européen de mars dernier dans lequel la situation avec la Turquie a été traitée.
Le Premier ministre arrive à la réunion avec prudence et, bien qu'il ait dit s'attendre à un été "plus calme", aujourd'hui les défis se sont poursuivis avec un affrontement entre les garde-côtes turcs et grecs, qui selon ces derniers s'est réglé avec un patrouilleur grec légèrement endommagé, mais sans blessés.
Ce matin, dans une interview accordée à France 24, Mitsotakis a souligné l'importance de résoudre les différends entre Athènes et Ankara de manière "pacifique" en tant que membres de l'Alliance atlantique et que, pour éviter une nouvelle escalade des tensions, il est nécessaire de "s'accorder sur un cadre de référence" conforme au droit international.
La réunion de Bruxelles sera la première au cours de laquelle Erdogan et Mitsotakis seront entièrement seuls, bien qu'ils se soient rencontrés à deux reprises avant l'escalade des tensions qui a débuté l'été dernier.
Leur première rencontre a eu lieu en septembre 2019, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, peu après la victoire de Mitsotakis. La seconde, comme celle de ce lundi, s'est déroulée en marge d'un sommet de l'OTAN à Londres en décembre de la même année.
Quelques mois plus tard, les relations bilatérales entre la Grèce et la Turquie ont commencé à se détériorer avec l'ouverture par Ankara de sa frontière terrestre, ce qui a déclenché une crise avec des milliers de migrants tentant de passer en Europe, réprimés par les forces de police grecques.
Suite à cet affrontement avec la migration au centre et après l'arrivée de la pandémie, la Turquie a suspendu le rapatriement des migrants des îles grecques de la mer Égée, l'un des points qu'Athènes exige d'elle en signe de bonne volonté.
Toutefois, c'est au cours de l'été que les tensions ont éclaté après qu'Ankara a envoyé un navire sismique pour explorer des gisements de pétrole et de gaz dans des zones de la mer Méditerranée que les deux pays considèrent comme étant sous leur juridiction.