La rencontre entre le conseiller diplomatique du président des Émirats arabes unis et le commissaire iranien Ali Bagheri Kani vise à apaiser les tensions entre les deux pays à quelques jours de la reprise des négociations à Vienne

Le négociateur en chef du nucléaire iranien rencontre de hauts responsables émiratis à Abu Dhabi

PHOTO/WANA - Vista del reactor nuclear de agua en Arak, Irán

Anwar Mohammed Gargash, conseiller diplomatique du président des Émirats arabes unis, a annoncé en début de semaine dernière l'intention des autorités émiriennes d'améliorer les relations avec Téhéran. Le responsable a déclaré que la puissance arabe restait préoccupée par les actions de l'Iran au Yémen, en Syrie et au Liban, mais qu'elle prenait néanmoins "des mesures pour réduire les tensions avec l'Iran dans le cadre d'un engagement politique en faveur de la diplomatie et d'un éloignement de la confrontation". 

Dans cette ligne de rapprochement, le négociateur en chef du nucléaire iranien et vice-ministre des affaires étrangères, Ali Bagheri Kani, a rencontré aujourd'hui deux hauts représentants émiratis à Abu Dhabi ; Anwar Gargash et Khalifa Shaheen Almarar, ministre d'État au ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale.

Au cours de la réunion, certains des développements régionaux et internationaux actuels ont été discutés, ainsi que l'intention de travailler ensemble pour une plus grande prospérité et stabilité dans la région. Les deux pays ont souligné que le renforcement des relations devait être établi "sur la base du bon voisinage et du respect mutuel", et ont encouragé le développement des liens économiques et commerciaux bilatéraux, selon WAM, l'agence de presse émiratie. 

Le statut du pacte JCPOA 

Cette réunion intervient quelques jours avant la reprise attendue des négociations nucléaires à Vienne le 29 novembre, qui ont été reportées depuis les élections iraniennes il y a cinq mois. Ainsi, comme convenu en octobre dernier, les représentants de cinq des six pays signataires, ainsi que l'Union européenne, rencontreront dans la capitale autrichienne des délégués du gouvernement iranien pour examiner les dispositions du plan d'action global conjoint (JCPOA) de 2015. Le sommet ne comptera pas de représentant des États-Unis, qui, après avoir abandonné unilatéralement l'accord sous l'ancien président Donald Trump, n'ont encore pris aucune mesure effective pour réintégrer le pacte.

Toutefois, la démarche diplomatique des EAU semble être une réponse à l'insécurité avec laquelle les pays du Golfe perçoivent le travail de l'administration Biden dans la région et la position des États-Unis sur l'accord nucléaire. Ainsi, craignant une escalade des tensions comme celle qui s'est produite en 2019 - qui n'est pas encore tout à fait terminée - Abu Dhabi, ainsi que d'autres territoires de la région, a commencé à favoriser les relations avec la République islamique d'Iran.  

De leur côté, les autres puissances restent sceptiques et méfiantes quant à la possibilité de réactiver l'accord, comme c'est le cas, par exemple, avec Israël. Naftali Bennett, le premier ministre du pays - et le porte-parole de l'opinion de nombreux responsables politiques israéliens - a une nouvelle fois exprimé son opposition au Plan d'action global conjoint (JCPOA). Bennett affirme que l'enrichissement d'uranium par l'Iran, ainsi que le développement éventuel d'armes nucléaires, ne s'arrêteront pas même si l'accord revient en vigueur.   

Un exemple similaire est celui de l'Arabie saoudite qui, avec une population majoritairement sunnite, est engagée dans certains conflits avec une République islamique iranienne éminemment chiite. Toutefois, dans le cadre de la recherche de la stabilité régionale, l'Arabie saoudite a entamé en avril dernier des pourparlers avec l'Iran, qui, bien qu'encore préliminaires, ont été qualifiés de "cordiaux" par le pays.