Le premier ministre intérimaire du Liban aurait profité d'une visite officielle au Qatar pour obtenir un emploi

Un nouveau scandale éclabousse la politique libanaise

PHOTO/DALATI NOHRA via REUTERS - Le ministre qatari des Affaires étrangères, Sheikh Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani, rencontre le Premier ministre intérimaire du Liban, Hassan Diab, à Doha, au Qatar

La situation économique du Liban ne s'améliore pas. Déterminer les causes d'un effondrement comme celui que connaît le pays libanais n'est jamais facile. Elle ne peut être imputée uniquement à la chute de la monnaie locale. En effet, ce sont peut-être les scandales de corruption et de gaspillage qui ont conduit à cette situation désastreuse.

Sans oublier, bien sûr, la controverse qui entoure toujours l'explosion de Beyrouth, qui fait toujours l'objet d'une enquête neuf mois plus tard, et il ne semble pas que la solution aux nombreuses inconnues qui subsistent sera résolue dans un avenir très proche. Le scandale entourant l'incident dévastateur qui a coûté la vie à 210 personnes reste un problème majeur dans le pays qui, rappelons-le, a emporté le Premier ministre Diab et l'ensemble de son gouvernement, l'un des éléments déclencheurs de cette phase catastrophique que connaît le Liban.

Les dirigeants politiques libanais semblent incapables de former un gouvernement et donc de débloquer l'aide économique internationale. Dans un nouveau tournant de la vie politique libanaise, selon le journal libanais Al-Akhbar, le premier ministre intérimaire, Hassan Diab, aurait présenté son curriculum vitae aux autorités qataries lors d'une visite officielle.

La visite de M. Diab au Qatar avait pour but de demander une aide pour le Liban, en particulier le financement de la carte de rationnement que le gouvernement libanais envisage pour soutenir quelque 750 000 familles lorsque les subventions seront supprimées. Selon le journal libanais, M. Diab avait l'intention de trouver un emploi lorsque son travail au sein du gouvernement intérimaire prendrait fin.

Cela a suscité une controverse au sein de la classe dirigeante du pays. Le député Jamil Al-Sayyed a critiqué le premier ministre intérimaire sur son compte Twitter où il a écrit : "Diab veut un emploi avec ses qualifications personnelles, où est la honte ? Est-ce une indication que Diab n'a pas bénéficié de la corruption de l'État comme la plupart de ses prédécesseurs" ?

De même, le journaliste libanais Ahmed Taha a estimé que "la nouvelle est un sujet de moquerie", l'activiste politique Ahmed Yassin a également dénoncé l'attitude de Diab et a écrit sur Twitter : "Klopp Hassan Diab se défend d'avoir envoyé son CV aux officiels qataris et a considéré que le problème n'est pas de fournir un CV mais est lié à l'exploitation d'une visite officielle à des fins personnelles, et son abus de l'image du Liban avec ce comportement !"

Pour sa part, la politicienne Myrna Zakharia, en réponse aux déclarations d'Al-Sayyed, a souligné que "l'erreur est dans le timing et non dans la demande, car il peut obtenir cette demande légitime après la fin du travail, alors que le corrompu qui demande l'argent ne peut plus recueillir sa demande après la fin du travail."

Depuis que Diab a démissionné après l'explosion de Beyrouth en août 2020, il reste le premier ministre intérimaire du Liban, en attendant la formation d'un nouveau cabinet par le premier ministre désigné Saad Hariri. Alors que les dirigeants libanais ne parviennent pas à se mettre d'accord pour former un gouvernement, la situation économique du pays est devenue intenable.

Lors de cette visite controversée à Doha, Diab lui-même a déclaré, au cours d'une conférence de presse, que le Liban traverse un "tunnel sombre" et que les problèmes du pays ne se limitent pas aux coupures de courant, mais s'étendent aux conditions de vie et à la subsistance quotidienne des Libanais.

L'économie du pays a connu une détérioration de la valeur de la lire et l'accumulation de dettes financières dépassant 90 milliards de dollars. L'épidémie causée par le COVID-19 a exacerbé la crise économique, des centaines d'entreprises ayant fermé leurs portes, entraînant une augmentation exponentielle du taux de chômage.