Cette réunion intervient alors que la Russie a annoncé le retrait partiel d'une partie de ses troupes de la frontière

Olaf Scholz rencontre Poutine pour contribuer à la désescalade militaire

PHOTO/ARCHIVO - Le chancelier allemand Olaf Scholz

La diplomatie continue de vivre une période frénétique. Alors que la frontière entre l'Ukraine et la Russie continue de s'armer, les diplomates continuent de travailler contre la montre pour éviter un conflit armé à un moment où il y a de timides espoirs d'une possible désescalade. Moscou a annoncé le retour dans ses bases militaires de certaines de ses forces déployées à la frontière, malgré les craintes persistantes de l'Occident d'une "invasion russe imminente".

Avec ce retrait, Moscou attend maintenant l'arrivée du chancelier allemand Olaf Scholz afin de continuer à chercher une solution diplomatique à une escalade de la tension qui est déjà devenue historique. Ces entretiens ont précédé ceux avec le président ukrainien Volodymir Zelensky, au cours desquels il a été déclaré qu'il n'y avait actuellement "aucun projet" d'admission de l'Ukraine au sein de l'OTAN, l'une des principales demandes formulées par Moscou à l'Alliance dès décembre dernier. 

Malgré cette déclaration, Scholz a offert à l'Ukraine une aide économique de 150 millions d'euros, qui s'ajoute aux 150 millions d'euros que Berlin s'était déjà engagé à envoyer, ce qui en fait le pays européen qui a fourni le plus d'aide à Kiev. De même, l'Allemagne continue de réitérer son "soutien ferme" à l'Ukraine, tandis que Zelensky insiste sur la nécessité d'inclure des garanties juridiques qui protègent spécifiquement le pays.

Le président ukrainien souligne que c'est en Ukraine "que sera décidée la future architecture de sécurité européenne, dont notre pays fait partie intégrante". Ainsi, l'Ukraine met en scène une lutte dans laquelle l'OTAN et la Russie se surveillent de près, attendant le moindre faux pas pour justifier une éventuelle attaque. 

Depuis Washington, le ton de la guerre continue de colorer les discours officiels. Le président américain Joe Biden y a contribué en affirmant qu'il y aura une "invasion russe" le 16 février. Un discours qui intervient au moment où les États-Unis déplacent les activités de leur ambassade à Kiev vers Lviv en raison d'une "accélération spectaculaire du renforcement des forces russes". Parallèlement, Biden a déjà réaffirmé son soutien à Zelensky et insisté sur le fait que les États-Unis répondront "rapidement et résolument, avec leurs alliés et partenaires, à toute agression russe contre l'Ukraine".

Le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, soutient la position de Biden, notant qu'"il est tout à fait possible, et peut-être plus réel que jamais, que la Russie décide de passer à l'action militaire. Avec les nouvelles forces russes qui continuent d'arriver à sa frontière avec l'Ukraine et celles qui sont stationnées dans les pays voisins, une invasion, comme nous l'avons dit, pourrait commencer à tout moment". Une déclaration qui ne serait plus en phase avec le retrait que la Russie serait en train d'exécuter.

En outre, comme le rapporte le Wall Street Journal, le département d'État a ordonné la destruction des ordinateurs et des équipements de communication de l'ambassade d'Ukraine et le démantèlement du système téléphonique du bâtiment. Ces événements pourraient s'inscrire dans le cadre de la nouvelle diplomatie que les États-Unis mènent depuis des années, comme le souligne le journaliste américain Ronan Farrow, qui affirme que "les États-Unis sont devenus une nation qui tire d'abord et remet ensuite les choses en question".

D'autre part, le président ukrainien appelle au calme et demande de ne pas semer la panique, car cette situation n'est pas nouvelle pour les Ukrainiens. En fait, Zelensky a appelé le peuple ukrainien à accrocher des drapeaux ukrainiens sur leurs balcons le 16 février, en tant que journée d'unité nationale. Pendant ce temps, l'activité de la population ukrainienne continue de se dérouler normalement en Ukraine.

Coordinateur pour les Amériques : José Antonio Sierra.