Le Panama suspend ses relations avec la République arabe sahraouie démocratique
Le Panama a suspendu ses relations diplomatiques avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD), comme l'a confirmé le ministère panaméen des affaires étrangères dans un communiqué officiel.
Le gouvernement de la République du Panama a officiellement annoncé la suspension des relations diplomatiques avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD) « dans le cadre des règles applicables du droit international ».
Selon le communiqué officiel : « La République du Panama, privilégiant l'intérêt national et fidèle aux principes fondamentaux de sa politique étrangère, réaffirme sa conviction quant aux objectifs et aux valeurs qui guident le multilatéralisme et réitère sa volonté de continuer à soutenir les efforts promus par le Secrétaire général et la communauté internationale, dans le cadre des Nations unies, en vue de parvenir à une solution pacifique, juste, durable et acceptable pour les parties impliquées dans la question du Sahara occidental, y compris l'autodétermination de son peuple ».
Le Panama a ainsi réaffirmé sa « tradition de pays médiateur », comme l'a indiqué le ministère panaméen des Affaires étrangères, réaffirmant « son engagement en faveur du dialogue et de la coopération multilatérale, dans le plein respect d'une politique étrangère constructive visant à renforcer la paix et la sécurité internationales ».
Le Panama s'engage ainsi à dialoguer et à négocier dans le cadre de l'Organisation des Nations unies (ONU) en vue de résoudre le conflit sahraoui, et se dissocie donc du lien avec la RASD, une entité qui n'est pas reconnue en tant qu'État par un grand nombre de pays sur la scène internationale et qui, avec son organisation apparentée, le Front Polisario, prône l'organisation d'un référendum sur l'indépendance de la population sahraouie. Un référendum que le Panama n'exclut pas, mais qui devrait être accepté par toutes les parties impliquées dans la question du Sahara occidental.
Ce retrait du soutien panaméen à la RASD est un coup dur pour la RASD et pour la thèse indépendantiste sur le Sahara occidental. D'autant plus que le Panama a été la première nation à reconnaître la RASD, et le pays qui a accueilli ce qui était supposé être la première ambassade du soi-disant pseudo-état en Amérique latine (en 1980). La RASD perd ainsi ce qui était son premier et plus ancien soutien en Amérique latine.
Ce mouvement politique profite au Maroc, qui considère le Sahara occidental comme faisant partie de ses provinces méridionales et accorde une grande importance à la souveraineté de la région pour défendre son intégrité territoriale.
Le Maroc propose un plan d'autonomie pour le Sahara occidental qui laisserait aux autorités sahraouies une grande marge de manœuvre, en laissant le territoire sous souveraineté marocaine, tout en respectant les résolutions des Nations unies, dans le but de maximiser le développement du Sahara dans tous les domaines et de clore le différend sahraoui, qui dure depuis près de cinq décennies, depuis le départ de l'Espagne de la région en tant que puissance coloniale.
Cette proposition marocaine a reçu le soutien de plus de 100 pays, dont des puissances telles que les États-Unis, la France, les Émirats arabes unis, Israël, l'Allemagne et l'Espagne, qui la considèrent comme la voie la plus sérieuse, crédible et réaliste pour résoudre le problème territorial sahraoui.
Dans cette optique, la RASD et le Front Polisario préconisent l'organisation d'une consultation électorale au sein de la population sahraouie pour décider de sa souveraineté, ce qui est difficile à réaliser en raison de problèmes tels que l'élaboration d'un recensement électoral, étant donné qu'une grande partie de la communauté sahraouie vit dans les provinces dites du sud du Maroc et une autre partie, plus petite, dans des camps de réfugiés dans l'Algérie voisine, où elle souffre de conditions de vie difficiles, comme l'ont souligné divers analystes.