Khalifa Haftar, a demandé à ses forces de reprendre les armes pour "expulser l'occupant" de la Turquie 

Paris demande à Haftar de "s'abstenir" de toute action militaire  

PHOTO/REUTERS - Le maréchal libyen Khalifa Haftar 

La Libye est un État en faillite, victime du chaos et de la guerre civile, puisqu'en 2011, l'OTAN a contribué militairement à la victoire des groupes rebelles hétérogènes sur la dictature de Mouammar Kadhafi.   

Actuellement, c'est aussi l'un des scénarios de la guerre pour le contrôle de la Méditerranée orientale qui est menée par la Turquie et l'Italie, entre autres, qui soutiennent le GNA, et la Russie et l'Égypte, piliers du Haftar, ainsi que par Israël, la France, la Grèce, la Syrie, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.   

Malgré le fait que la mission spéciale pour la Libye (UNSMIL) ait été menée sur une base intérimaire au cours des derniers mois, l'ONU a fait quelques progrès dans le processus de paix libyen sous la direction de Stephanie Williams. Mais l'actuel processus de paix mené par les Nations unies présente de nombreuses incertitudes car il ne bénéficie pas du soutien total des deux gouvernements rivaux en conflit ni de celui de la Russie et de la Turquie, les deux puissances les plus influentes, qui entretiennent un dialogue parallèle en dehors des Nations unies.  

La France, qui s'est fortement impliquée dans la recherche d'une solution politique en Libye ces dernières années, est régulièrement soupçonnée de soutenir le maréchal Haftar.   

Lundi, l'Etat français a demandé au maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est de la Libye, de "s'abstenir de toute reprise des hostilités" et de "se concentrer" sur la recherche d'une solution politique, selon l'agence AFP. 

Après l'intervention militaire turque en janvier et l'échec de l'offensive lancée par le maréchal Haftar à Tripoli, les cartes ont été partiellement réarrangées dans le conflit en Libye.  

Les pourparlers interlibyens se sont également terminés par un accord sur les élections nationales de décembre 2021, mais pas sur les chefs du pouvoir exécutif qui devaient accompagner la transition.  

"Il n'y a pas de solution militaire en Libye. La priorité est de mettre en œuvre l'accord de cessez-le-feu du 23 octobre 2020, qui prévoit le départ des forces étrangères et des mercenaires, et de poursuivre le processus politique sous l'autorité des Nations unies", a déclaré un porte-parole adjoint du ministère français des affaires étrangères.  

"Nous appelons toutes les parties libyennes à soutenir ce processus, à s'abstenir de toute reprise des hostilités et à se concentrer sur la nomination d'un nouvel exécutif et l'organisation d'élections prévues pour le 24 décembre 2021, comme l'a décidé le Forum politique libyen, sous les auspices des Nations unies", a-t-il ajouté.  

Le maréchal Haftar a appelé jeudi ses forces à reprendre les armes pour "expulser l'occupant" de la Turquie, alors que des pourparlers sont en cours pour sortir de l'impasse actuelle.  

"Nous devons nous rappeler aujourd'hui qu'il n'y aura pas de paix en présence d'un colon sur notre terre", a déclaré le maréchal Khalifa Haftar en référence à Ankara, dont le parlement a adopté une motion prolongeant de 18 mois l'autorisation de déployer des troupes en Libye.   

"Nous reprendrons donc les armes pour façonner de nos mains notre paix (...) et, puisque la Turquie rejette la paix et opte pour la guerre, nous préparer à expulser l'occupant par la foi, la volonté et les armes", a-t-il déclaré dans un discours à l'occasion du 69e anniversaire de l'indépendance du pays.    

"Officiers et soldats, préparez-vous ! "il a martelé devant des centaines de soldats qui se tenaient dans la cour d'une caserne à Benghazi (Est).   

La Turquie maintient des troupes en Libye depuis janvier pour soutenir le gouvernement d'accord national de Tripoli (GNA), soutenu par les Nations unies, qui est harcelé par les milices du maréchal Khalifa Haftar, qui contrôle une partie du pays.  

Le ministre turc de la défense Hulusi Akar a averti le général Khalifa Haftar que toute attaque contre les troupes turques dans le pays africain entraînerait une réponse militaire, a déclaré dimanche le ministère turc de la défense.   

"Ce criminel de guerre et meurtrier Haftar et ses partisans devraient savoir que si une attaque est menée contre les forces turques, nous considérons les forces de Haftar comme une cible légitime où que ce soit. Ils n'auront nulle part où aller", a averti M. Akar lors d'une visite en Libye plus tôt dans la journée.    

Il a décrit Haftar, qui est soutenu par la Russie, l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et l'Egypte, comme "un attaquant, un pion des forces étrangères et un jouet pour les autres" et a déclaré que "tous ceux qui achètent un uniforme ne peuvent pas être maréchaux", faisant allusion au rang militaire de Haftar.