Lors de son discours au Congrès des députés espagnols

Pedro Sánchez défend l'amnistie en Catalogne au nom du "dialogue" et du "pardon"

PHOTO/AFP/JAVIER SORIANO - Le Président du gouvernement espagnol par intérim Pedro Sanchez s'exprime lors d'un débat parlementaire à la veille du vote pour élire le prochain Président du gouvernement espagnol au Congrès des députés à Madrid, le 15 novembre 2023

Le Président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a défendu mercredi le projet de loi d'amnistie qui devrait bénéficier aux séparatistes catalans poursuivis par la justice, soulignant que le "dialogue" et le "pardon" sont nécessaires pour panser les plaies après la tentative de sécession de 2017. 

"Nous garantirons l'unité de l'Espagne par le dialogue et le pardon", a déclaré aux députés le dirigeant socialiste, qui a accepté de pousser cette amnistie réclamée par les partis catalans, en échange de leur soutien indispensable pour obtenir une nouvelle investiture lors du vote prévu jeudi. 

"Les circonstances sont ce qu'elles sont et nous devons faire de nécessité vertu", a reconnu Sánchez qui, jusqu'à la veille des élections législatives du 23 juillet, était opposé à cette mesure qui divise fortement la société espagnole.

Mais "l'amnistie peut nous aider à surmonter la fracture qui s'est ouverte en Catalogne" avec la tentative séparatiste d'il y a six ans, "la plus grande crise institutionnelle" vécue en Espagne depuis la fin de la dictature franquiste en 1975, a décrit Sánchez. 

Au cours de son discours, qui a duré une heure et 45 minutes, le socialiste a défendu la constitutionnalité de cette mesure et a appelé l'opposition de droite, qui a rassemblé dimanche des centaines de milliers de personnes dans les rues contre cette mesure, à faire preuve de "responsabilité". 

"Le problème du Parti populaire" [PP, droite] et de Vox [extrême droite] "n'est pas l'amnistie des dirigeants du 'procés', le problème (...) c'est qu'ils n'acceptent pas le résultat électoral" des législatives du 23 juillet, a lancé Sánchez, qui préside le gouvernement espagnol depuis 2018.

PHOTO/AFP/JAVIER SORIANO - Le Président du gouvernement espagnol par intérim Pedro Sanchez s'exprime lors d'un débat parlementaire à la veille du vote pour élire le prochain Président du gouvernement espagnol au Congrès des députés à Madrid, le 15 novembre 2023

Bien que vainqueur des élections, devant les socialistes, le candidat du PP, Alberto Núñez Feijóo, n'a pas réussi à obtenir une majorité suffisante pour être investi par le Parlement. 

Enregistré lundi au Congrès des députés, le projet de loi d'amnistie couvre les délits commis "avec l'intention de revendiquer, promouvoir ou procurer la sécession ou l'indépendance de la Catalogne" depuis 2012, principalement ceux liés à l'automne convulsif de 2017. 

Dès son adoption, la nouvelle loi permettra le retour en Espagne de Carles Puigdemont, le leader de la tentative de sécession, six ans après sa fuite en Belgique pour échapper à la justice espagnole. 

Pedro Sánchez a également profité de l'occasion pour annoncer des mesures économiques telles que l'extension de la déduction de la TVA sur les aliments, diverses mesures fiscales, la gratuité des transports publics pour les jeunes et les chômeurs, le relèvement du seuil de revenu moyen et la mise en œuvre de la réduction de la journée de travail.