Mohamed VI y Pedro Sánchez lanzan una hoja de ruta en común
Mohammed VI et Pedro Sánchez franchissent ensemble une nouvelle étape. C'est ce qu'a annoncé le président du gouvernement, Pedro Sánchez, via Twitter, après avoir souligné que les deux chefs d'État lanceront "une feuille de route" qui consolidera "la nouvelle étape entre deux pays voisins et partenaires stratégiques". Cette déclaration coïnciderait avec les préparatifs du futur voyage de M. Sánchez à Rabat, signe de la bonne coopération entre les deux royaumes.
Ce qui serait la deuxième visite de Sánchez à Rabat -la dernière a eu lieu en 2018- aurait lieu en mai prochain, selon des sources de la Moncloa, selon Okdiario. La date précise de cette future visite n'est pas encore connue, bien que le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, ait déjà annoncé que Sánchez se rendra effectivement à Rabat à la suite de la nouvelle étape diplomatique.
En outre, le mois de Ramadan commence le 2 avril et ne se terminera que le 2 mai. Il est donc peu probable que Sánchez se rende à Rabat pendant ce "mois sacré", qui est célébré par tous les musulmans.
Ce qui est certain, c'est que José Manuel Albares se rendra à Rabat. La réunion, prévue le 1er avril, vise à sceller la réconciliation diplomatique entre l'Espagne et le Maroc après près d'un an de désaccords. Outre la consolidation de cette nouvelle étape, Albares a annoncé que l'objectif sera de préparer les détails de la future visite du président espagnol à Rabat.
Ce voyage marquera le début d'une "nouvelle ère diplomatique" dans la relation bilatérale, une étape qui sera marquée par "le respect mutuel et l'intégrité territoriale", comme l'a confirmé le président du gouvernement, Pedro Sánchez, lors d'une conférence de presse pendant sa visite à Ceuta.
Cette visite est une conséquence du soutien explicite du gouvernement au projet de souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, une proposition que le Maroc a présentée en 2007 dans le cadre de l'ONU. Lorsque cette solution possible a été présentée, l'Espagne a indiqué que son soutien suivrait la ligne de la résolution adoptée par les Nations unies, qui appelait les parties en 2020 à "parvenir à une solution (...) avec réalisme et dans un esprit de compromis, en encourageant également les pays voisins à contribuer au processus politique", se distançant ainsi de la possibilité d'organiser un référendum sahraoui, qu'elle avait soutenu en 1991.
Aujourd'hui, pour l'Espagne, cette proposition serait "la base la plus sérieuse, réaliste et crédible" pour trouver une solution à la question du Sahara occidental, un conflit qui fait rage depuis plus de 40 ans.
Ces mots, émis par Pedro Sánchez dans une lettre adressée au roi du Maroc, Mohammed VI, et publiée par Rabat, ont marqué la fin d'une crise diplomatique dont la toile de fond était précisément le soutien de l'Espagne au Maroc dans sa proposition.
La crise a commencé il y a près d'un an, lorsque le leader du Front Polisario, Brahim Ghali, a été hospitalisé dans un hôpital de Logroño pour le traitement d'une affection résultant du COVID-19. L'aveu du dirigeant, qui n'a pas été accepté par Rabat, était la partie émergée de l'iceberg dans une liste de désaccords qui comprenait le malaise du Maroc avec sa position désormais ancienne sur la question du Sahara.
La reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine pendant la présidence de Donald Trump a été le tournant décisif pour que d'autres pays suivent la ligne américaine. Le jour même où Trump a annoncé la position américaine, la pandémie de COVID-19 a entraîné l'annulation du sommet bilatéral entre le Maroc et l'Espagne, prévu la semaine suivante à Rabat.
Avec l'entrée de Brahim Ghali, l'escalade verbale du Maroc concernant la position de l'Espagne s'est poursuivie jusqu'à ce que Rabat rappelle son ambassadrice à Madrid, Karima Benyaich, pour consultations, et qu'un afflux massif de plus de 10 000 migrants ait lieu, à la passivité des forces de sécurité marocaines.
Deux semaines après cette entrée, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a confirmé que la rupture diplomatique était le résultat de la position de l'Espagne sur la question du Sahara, "une cause sacrée de tout le peuple marocain".
Par la suite, la destitution d'Arancha González Laya pour avoir été responsable de l'entrée illégale de Brahim Ghali a été un signe de la volonté de l'Espagne de rétablir les relations entre les deux royaumes. Le nouveau ministre, José Manuel Albares, a clairement indiqué qu'il était prêt à régler la situation.
Au cours des mois suivants, le roi du Maroc a déclaré dans son discours officiel qu'il aspirait à travailler avec le gouvernement espagnol en toute sincérité et confiance en vue "d'inaugurer une nouvelle étape, sans précédent, dans les relations entre les deux pays, basée sur la confiance, la transparence, le respect mutuel et le respect des engagements".
Ces déclarations ont été reprises par Sánchez, qui a déclaré "se réjouir de ces paroles car, sur la base de la confiance, du respect et de la collaboration présente et future, nous pouvons construire une relation sur des bases beaucoup plus solides que celles que nous avons eues jusqu'à présent".
Puis vinrent les négociations et l'insistance du Maroc auprès de l'Espagne pour " clarifier les positions ". Le rapprochement s'est fait petit à petit pour finalement aboutir à la lettre signée par le président espagnol, qui rend claire la nouvelle position de l'Espagne sur la souveraineté marocaine.
Cette lettre marque ainsi le début de nouvelles relations qui se veulent solides et étroites entre deux pays voisins qui ont démontré leur volonté de continuer à travailler ensemble, comme l'a rappelé Sánchez après avoir souligné que "le Maroc est un partenaire essentiel pour la stabilité et la sécurité".