Pedro Sánchez souligne le rôle de médiateur joué par le Qatar dans la guerre de Gaza
Après avoir visité la Jordanie et l'Arabie saoudite, le Président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a conclu son voyage au Moyen-Orient au Qatar, où il s'est entretenu avec l'Émir du Qatar, Cheikh Tamim Bin Hamad Al Thani, et le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Cheikh Mohammed Bin Abdulrahman Bin Jassim Al Thani.
Comme il l'avait fait lors de ses précédents voyages, Sánchez a abordé avec les autorités qataries la situation à Gaza et le lendemain de la guerre entre Israël et le Hamas. À cet égard, le dirigeant espagnol a réitéré sa défense de la solution des deux États et a rappelé son intention de reconnaître l'État palestinien.
Il a également salué les efforts de médiation déployés par le Qatar pour mettre fin à la guerre, en particulier pour parvenir à un cessez-le-feu, à l'entrée d'une plus grande aide humanitaire et à la libération des otages.
De même, il a souligné que la Jordanie, l'Arabie saoudite et le Qatar déploient divers efforts pour parvenir à une trêve, résoudre la crise humanitaire à Gaza, libérer les otages israéliens et maintenir la stabilité dans la région.
Ces trois pays, ainsi que l'Égypte et les Émirats arabes unis, forment le "quintette arabe" chargé d'élaborer une proposition pour le lendemain de la guerre. Sur ce point, le Président du gouvernement espagnol a offert "le plein soutien de l'Espagne, tant au niveau national que dans la recherche d'un consensus avec l'Union européenne et la communauté internationale".
Sánchez a également insisté sur le fait qu'"il est essentiel que l'Union européenne joue un rôle actif dans la recherche de solutions". "Il en va de notre crédibilité à exiger le respect des principes sur lesquels repose notre projet politique et à défendre les règles internationales. Il en va de notre sécurité", a-t-il souligné, selon un communiqué de la Moncloa.
De leur côté, les autorités qataries ont souligné la position pacifiste du gouvernement espagnol et, en particulier, l'accent mis par Madrid sur l'importance du respect du droit international et sa détermination à reconnaître l'État palestinien. Le gouvernement espagnol a été l'une des voix les plus critiques à l'égard de l'opération militaire israélienne à Gaza.
"Je salue également les efforts continus du Royaume d'Espagne pour fournir une aide d'urgence à la bande de Gaza et le soutien continu à l'UNRWA, qui joue un rôle vital", a ajouté le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères.
Au cours de la réunion, les deux parties ont regretté et condamné la récente attaque qui a tué sept travailleurs humanitaires à Gaza. Sánchez a qualifié d'"insuffisante" et d'"inacceptable" la réaction du premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à la suite de cet incident.
"Nous attendons des éclaircissements beaucoup plus détaillés sur les causes de l'incident, sachant que le gouvernement israélien était au courant des actions et de l'itinéraire de cette ONG sur le terrain à Gaza", a déclaré Sánchez lors de la conférence de presse organisée à l'issue de la réunion.
Le Qatar, "un partenaire stratégique et fiable pour l'Espagne"
Outre la situation à Gaza et dans la région, les deux parties ont examiné l'état des relations bilatérales dans différents secteurs. L'Espagne et le Qatar ont qualifié ces relations d'"excellentes" après l'adoption, lors de la dernière visite de l'émir du Qatar à Madrid en mai 2022, d'une déclaration conjointe qui élevait ces relations au rang de relations stratégiques et approfondissait le partenariat politique et économique entre les deux nations.
Afin de lancer le "premier dialogue stratégique" envisagé dans la déclaration de 2022, les deux dirigeants ont signé un protocole d'accord lors de cette réunion.
Par ailleurs, comme il l'avait fait lors de ses précédentes visites, Sánchez a rencontré des représentants d'entreprises espagnoles ayant des intérêts au Qatar, pays qu'il a décrit comme un "partenaire stratégique et fiable pour l'Espagne". Doha est également un allié clé pour la sécurité énergétique et le deuxième investisseur en Espagne parmi les pays du Conseil de coopération du Golfe.
Au cours de sa visite à Doha, Sánchez a également rencontré sept femmes leaders dans différents domaines de la société qatarie, tels que les affaires, le sport et la science.