Les pèlerins yéménites reprennent les vols vers l'Arabie saoudite
L'envoyé des Nations unies au Yémen, Hans Grundberg, s'est félicité dimanche de la reprise des vols pour les pèlerins yéménites entre la capitale, Sanaa, et l'Arabie saoudite. Cette opération est une étape cruciale et positive vers l'instauration d'un climat de confiance entre les parties belligérantes.
Le premier avion de passagers depuis sept ans a quitté l'aéroport de Sanaa samedi soir à destination de la ville saoudienne de Jeddah.
Selon Abdul Wahhab al-Durra, ministre des Transports du gouvernement houthi non reconnu internationalement, 20 vols au total sont prévus pour les pèlerins à destination et au départ de l'aéroport international de Sanaa. Cette annonce a été faite sur le site web 26 September Net, associé au groupe pro-iranien.
Sur Twitter, Grundberg a exprimé l'espoir que cette évolution positive, ainsi que l'atmosphère paisible de la saison du Hadj, encourageront toutes les parties concernées à prendre de nouvelles mesures pour assouplir les restrictions imposées à la circulation des civils à l'intérieur et à l'extérieur du Yémen. L'envoyé de l'ONU a souligné la nécessité d'un cessez-le-feu global, de la reprise du processus politique et de la facilitation de la circulation sans restriction des civils, le tout sous les auspices des Nations unies.
Comme le rapporte Al-Arab, l'Arabie saoudite a publié une déclaration tôt dimanche confirmant qu'elle recevait déjà des vols de l'aéroport international de Sanaa dans le cadre d'une initiative visant à alléger les souffrances du peuple yéménite.
Muhammad al-Jaber, ambassadeur saoudien au Yémen, a salué l'arrivée du premier groupe de pèlerins yéménites à l'aéroport international du roi Abdulaziz, déclarant que cette initiative s'inscrivait dans le prolongement du soutien du royaume au peuple yéménite et à ses aspirations à la paix, au développement et à la prospérité.
La reprise des vols vers l'aéroport de Sanaa en 2022 était initialement limitée à la capitale jordanienne, Amman. Elle fait suite à la suspension des vols commerciaux depuis août 2016. Le Yémen est en proie à un conflit qui dure depuis près de neuf ans entre les forces loyales au gouvernement légitime, soutenues par une coalition dirigée par l'Arabie saoudite, et les forces houthies soutenues par l'Iran. Depuis le 21 septembre 2014, les Houthis contrôlent plusieurs provinces et villes, dont la capitale, Sanaa.
La communauté internationale espère que ces derniers développements renforceront la confiance entre les parties au conflit et ouvriront potentiellement la voie à un nouvel accord qui pourrait conduire à une solution durable. Des négociations directes entre la faction Houthi et Riyad ont eu lieu en avril dernier sous le parrainage d'Oman, mais elles ont ensuite été bloquées en raison des conditions posées par les Houthi, considérées comme irréalisables par certains et potentiellement influencées par la position des États-Unis.