Les forces armées marocaines tuent le commandant de la police du Polisario. Le Maroc a réitéré à plusieurs reprises son adhésion à l'accord de cessez-le-feu, mais a clairement indiqué qu'il répondrait fermement à toute attaque.

El Polisario anuncia la muerte de un alto mando tras los disparos de un dron

EFE - Adah el Bendir, dans le Sahara, sur une image de 2016.

Le chef de la Garde nationale sahraouie, Adah el Bendir, a été tué ces dernières heures dans un combat présumé avec les forces marocaines à l'un des points du mur de séparation construit par Rabat dans l'ancienne colonie espagnole du Sahara occidental.

Les forces armées marocaines ont déjoué mercredi une tentative d'infiltration des milices du Polisario et tué le commandant séparatiste responsable, ont rapporté les médias marocains, algériens et du Polisario.

Le Maroc a réitéré à plusieurs reprises son adhésion à l'accord de cessez-le-feu, mais a clairement indiqué qu'il répondrait fermement à toute attaque des séparatistes.

Le Front Polisario a confirmé que son chef de police avait été tué dans la région contestée du Sahara occidental, dans un communiqué. Le convoi du Polisario a été détruit par un drone marocain près de la barrière de sécurité, a déclaré la radio publique algérienne.

"Le commandant de la gendarmerie nationale Addah Bendir est tombé mardi comme un martyr sur le champ d'honneur", a déclaré le ministère de la Défense du mouvement soutenu par l'Algérie dans un communiqué.

Il était "en mission militaire dans la zone libérée de Rouss Irni, à Tifariti", située dans le nord, dans le territoire contrôlé par le Polisario, ajoute-t-on, sans détailler les circonstances de sa mort.

La déclaration avait été diffusée par l'agence de presse officielle SPS, qui l'a ensuite retirée de son site web sans explication. Un responsable local avait également confirmé le décès aux médias.

Le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole, largement sous le contrôle de Rabat, où les tensions entre le Maroc et le Front Polisario couvent depuis les années 1970.

Le Maroc a offert l'autonomie, mais maintient que le territoire est une partie souveraine du royaume.

Le Polisario a mené une guerre contre le Maroc de 1975 à 1991 et ses dirigeants ont proclamé la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en février 1976.

Selon la déclaration de mercredi, Bendir est né dans la région de Tiress en 1956 et a rejoint le Front Polisario en 1978.

Les autorités marocaines n'ont pas immédiatement confirmé le décès.

Plusieurs médias marocains avaient rapporté sa mort mercredi matin, qui aurait eu lieu lors d'une opération menée par le Polisario "à l'est du mur de sable" séparant les deux parties.

Les tensions sont montées d'un cran en novembre lorsque le Maroc a envoyé des troupes dans la zone de sécurité pour rouvrir la seule route menant du Maroc à la Mauritanie et au reste de l'Afrique de l'Ouest, que les séparatistes avaient bloquée le mois précédent.

Le Polisario a répondu en déclarant que le cessez-le-feu de 1991 soutenu par l'ONU était nul et non avenu, arguant que la route n'existait pas au moment de la signature de la trêve et était donc illégale.

Depuis lors, les deux parties ont régulièrement échangé des tirs le long de la ligne de démarcation, bien que les affirmations soient difficiles à vérifier de manière indépendante dans cette zone difficile d'accès.

Le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, contrôle environ un cinquième de ce vaste territoire aride et exige un référendum d'autodétermination promis par l'ONU.

L'opinion juridique internationale souligne les liens historiques de loyauté des tribus sahariennes envers la monarchie marocaine.