La popularité du gouvernement d'Erdogan continue de baisser
Les difficultés économiques que traverse la Turquie, avec la forte baisse subie par la lire, et la forte pression exercée par le gouvernement dirigé par le président Recep Tayyip Erdogan sur l'opposition, commentée par divers médias et analystes, continuent d'avoir, semble-t-il, des conséquences politiques et sociales. Dans ce cas, représenté dans la chute de la popularité de la coalition au pouvoir dans le pays eurasien.
Un nouveau sondage réalisé en Turquie révèle une baisse de la popularité de l'alliance gouvernementale qui gouverne le pays ottoman, formée par le Parti de la justice et du développement (AKP), dirigé par Recep Tayyip Erdogan, et le Parti du mouvement national. Ce qui peut laisser penser que les électeurs déçus s'éloigneront davantage du Parti de la justice et du développement d'Erdogan ; ce qui pourrait signifier une baisse des votes pour le parti lors des prochaines élections.
Dans le cadre de la projection de cette chute de l'AKP, il est également souligné que seuls trois partis peuvent franchir le seuil de 10 % du soutien des citoyens turcs, comme l'a recueilli le média Al-Arabiya.
Selon un sondage du centre de recherche Sosyo Politik, le soutien est de 36 % pour le Parti de la justice et du développement au pouvoir, de 29 % pour le Parti républicain du peuple (CHP), le principal parti d'opposition, et de 10,4 % pour le Parti démocratique des peuples (HDP), lié aux Kurdes, persécutés par le régime d'Erdogan, qui les accuse d'actes terroristes dans le sud du pays. Selon le sondage, les autres partis obtiendraient moins de 10 % des suffrages exprimés, y compris les partenaires gouvernementaux d'Erdogan.
Le Centre de recherche a mené l'enquête entre le 15 et le 19 février dans 18 provinces de Turquie par le biais d'entretiens personnels ou d'appels téléphoniques. Selon le sondage, la soi-disant Alliance populaire entre le Parti de la justice et du développement au pouvoir et le Parti du mouvement national a obtenu 44 % des voix, à un moment où le parti au pouvoir cherche à élaborer une nouvelle loi sur les partis et les élections.
Les sondeurs ont déclaré que, pour la première fois, "il semble peu probable que les partisans déçus qui se sont détournés de l'AKP votent à nouveau pour lui lors des prochaines élections."
Trois responsables de l'AKP ont déclaré à Reuters la semaine dernière que le parti envisageait de modifier les lois électorales afin de les favoriser lors des élections qui se tiendront en 2023.
Des sources anonymes de l'AKP ont déclaré à Al-Arabiya que les plans comprenaient la division des grandes circonscriptions urbaines en circonscriptions plus petites, des changements qui, selon un responsable du parti, pourraient augmenter considérablement le nombre de représentants de l'AKP.
Selon des sources du parti au pouvoir, le seuil d'entrée au Parlement pourrait être abà 7 %, ce qui rassurerait les alliés d'Erdogan, qui pourraient être représentés et continuer à soutenir le parti au pouvoir, rapporte également le média Al-Arabiya.
Bien que les secteurs de l'opposition estiment que la barrière des 7% est suffisamment élevée pour empêcher les partis Futur d'Ahmed Davutoglu et Démocratie et Progrès d'Ali Babacan d'accéder au Parlement, à moins qu'ils ne fassent partie d'une coalition plus large. Aux urnes, les deux partis ont obtenu environ 2 % des voix. Les deux hommes politiques turcs ont rompu avec la discipline de Recep Tayyip Erdogan pour fonder leur propre parti politique et devenir les rivaux du "sultan".
Le tout dans un scénario où, comme l'ont souligné plusieurs analystes, Recep Tayyip Erdogan continue d'exercer une pression considérable sur ses opposants, principalement des proches du CHP, qui a arraché le pouvoir dans les grandes villes d'Istanbul et d'Ankara à l'AKP d'Erdogan lors des dernières élections municipales, et du HDP, accusé par le pouvoir de soutenir le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui est pointé du doigt par l'exécutif pour son soutien présumé à des actes terroristes dans le sud du pays eurasien.
Erdogan continue d'augmenter le harcèlement sur l'opposition face à la crise politique subie par son parti en raison de la perte de soutien à l'intérieur du pays, représentée surtout avec la dure défaite aux dernières élections municipales de 2019 et la lassitude d'une certaine partie de la population devant les politiques autoritaires et de caractère islamiste radical de l'exécutif et devant la situation financière difficile que subit le pays.