Le parquet de Casablanca a ordonné l'arrestation de cette journaliste pour viol et « atteinte à la sûreté de l'Etat »

¿Por qué está acusado el periodista marroquí Omar Radi?

REUTERS/YOUSSEF BOUDLAL - Le journaliste et militant Omar Radi s'adresse aux médias devant le palais de justice de Casablanca, au Maroc, le 12 mars

Le journaliste marocain Omar Radi, déjà mis en examen pour espionnage présumé, a été accusé cette semaine d'un crime présumé de viol, suite à une plainte déposée par un citoyen et à une enquête menée par des membres de la police judiciaire de la gendarmerie royale, selon un communiqué du parquet de Casablanca.  

En avril 2019, Omar Radi a publié un tweet dans lequel il « insulte un juge », selon le bureau du procureur. Il a noté qu'en mars, presque un an plus tard, le tribunal de première instance de Casablanca a condamné Radi à quatre mois de prison et à une amende de 500 dirhams.  Radi a été interrogé jusqu'à huit fois depuis le 24 juin 2020 par la police judiciaire de Casablanca dans le cadre d'une enquête préliminaire ordonnée par le parquet. Pendant cette période, elle a régulièrement publié sur les réseaux sociaux les convocations des autorités compétentes « à présenter sa version biaisée des événements ».  

Le parquet de Casablanca a ordonné l'arrestation préventive d'Omar Radi pour une série de délits dont une agression sexuelle violente, suite à une plainte qui aurait été déposée par un de ses collègues sur le site numérique Le Desk.ma, ainsi que pour avoir reçu des fonds étrangers dans le but de « porter atteinte à la sûreté de l'Etat et d'établir des contacts avec des agents d'un Etat étranger pour affaiblir la situation diplomatique du royaume alaouite ».  Le crime de viol est puni de 5 à 10 ans, tandis que l'accusation de porter atteinte à la sécurité extérieure de l'État est passible d'une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans.  

Omar Radi - lauréat du prix du journalisme d'investigation 2013 décerné par l'Association marocaine du journalisme d'investigation, considéré comme l'un des journalistes les plus critiques du pays du Maghreb - a pu exercer librement sa profession, selon les autorités marocaines, qui l'ont assuré qu' « il n'a jamais été interrogé ou interrogé de quelque manière que ce soit dans le cadre de son travail ou de ses activités ». Ils ont également souligné que, bien qu'il n'ait jamais signalé de violations ou de restrictions à cet égard aux autorités judiciaires compétentes, depuis la fin de 2019 et après avoir été inculpé, il avait déposé plusieurs plaintes pour intimidation ou harcèlement.  

Les autorités marocaines insistent sur le fait que les poursuites engagées contre lui « n'ont rien à voir avec son statut de journaliste ni avec la liberté d'expression garantie par la Constitution marocaine », affirmant que le pays du Maghreb a fait un grand effort pour garantir l'indépendance institutionnelle du pouvoir judiciaire afin d'assurer l'efficacité de ce service public. Ils ont également insisté sur le fait que cette institution répond à toutes les exigences de protection des droits et libertés de toute personne, y compris l'activation des principes sur la garantie d'un procès équitable. 

A cet égard, les autorités ont insisté sur le fait que le Maroc a adopté ces dernières années plusieurs lois qui consolident l'indépendance du pouvoir judiciaire, notamment la loi organique n° 10013 sur le Conseil supérieur de la magistrature ou la loi n° 3317 du 18 septembre 2017, transférant les compétences de l'autorité gouvernementale chargée de la justice au procureur général du Roi auprès de la Cour de cassation.

C'est pourquoi ils ont souligné que, dans les affaires de droit commun - comme celles impliquant prétendument Omar Radi - il appartient à la justice marocaine de « garantir les droits de toutes les parties concernées ». Le Maroc a expliqué que le traitement de ce type d'affaires « se fait dans le respect de la loi et dans le strict respect des principes de la présomption d'innocence et de la confidentialité de l'enquête » et a critiqué le journaliste poursuivi pour avoir révélé des éléments de ces enquêtes le concernant « dans une tentative évidente de maintenir la perception erronée du harcèlement judiciaire présumé à son encontre ».  

Enfin, le royaume alaouite a mis en évidence « la diversité » du paysage médiatique marocain. Selon les données fournies par les autorités, sur les 252 publications et journaux qui ont effectué le dépôt administratif en 2019, aucun n'a été censuré, interdit ou retiré ; en plus des 365 publications numériques officiellement enregistrées auprès du ministère des communications, aucun site n'a été bloqué. Quant à la presse internationale, le pays du Maghreb a accrédité 91 correspondants et cameramen de différentes nationalités et continents, représentant 50 médias étrangers, selon cette information.