La visite du Premier ministre devait avoir lieu moins de deux semaines avant les élections générales en Israël

Netanyahu annule son premier voyage officiel aux Émirats

PHOTO/AFP - Combinaison du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem et du prince héritier Mohammed bin Zayed d'Abou Dhabi.

Benjamin Netanyahu devait entrer dans l'histoire, cette fois en devenant le premier chef de gouvernement israélien à se rendre aux Émirats arabes unis. La visite du Premier ministre, initialement annoncée pour la fin de l'année dernière, mais reportée à plusieurs reprises en raison de la pandémie de coronavirus, devait également avoir lieu moins de deux semaines avant les élections générales israéliennes, au cours desquelles le maintien de Netanyahu au pouvoir est en jeu. 

Selon les médias israéliens, les raisons étaient l'hospitalisation de sa femme pour une appendicite et le retard du vol parce que la Jordanie ne l'a pas autorisé à traverser son espace aérien.

Plus tard, le bureau du Premier ministre a précisé que le voyage "a été reporté en raison de difficultés à coordonner son vol dans l'espace aérien jordanien".

Des sources gouvernementales citées par le quotidien israélien "Haaretz" avaient indiqué que M. Netanyahu devait rencontrer le prince héritier d'Abu Dhabi, Mohammad bin Zayed Al-Nahyane.

Interrogé par l'AFP, le bureau du Premier ministre n'a ni confirmé ni démenti ces informations. "Nous n'allons pas faire de commentaires", a déclaré un haut fonctionnaire du bureau de Netanyahu.

La presse israélienne avait également fait état d'une possible rencontre avec le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le Premier ministre soudanais Abdullah Hamdok, bien qu'aucun ordre du jour n'ait émergé jusqu'à présent. Personne n'a pu confirmer si le Premier ministre prévoyait également de s'arrêter au Bahreïn voisin lors de son voyage dans le Golfe.

Cependant, plusieurs portails locaux ont ajouté aujourd'hui que le dirigeant a fait pression sur les autorités émiraties pour qu'elles autorisent sa visite avant les élections et pendant une campagne électorale au cours de laquelle il a utilisé la normalisation avec les pays arabes et ses liens avec les dirigeants internationaux comme deux de ses principaux arguments.

Les sondages montrent à nouveau un résultat serré pour les élections du 23 mars. Le dernier sondage publié en Israël par Channel 13 donne la victoire au Likoud avec 29 sièges, suivi de Yesh Atid de Yair Lapid avec 20, mais avec le décompte total, Netanyahu n'aurait pas les 61 sièges nécessaires pour former un gouvernement. 

Ce qui semble décisif, c'est le jugement que porte la population israélienne sur la crise provoquée par le COVID-19, les délais de vaccination et la date du retour à la normale tant espéré. Il est vrai qu'aucun sondage ne doute que, dans un mois et demi, le parti de Netanyahou, le Likoud, sera le plus voté. Non seulement en raison de la bonne gestion de la pandémie, qui a conduit son pays à être l'un des plus avancés au monde en termes d'immunité. La division du bloc centriste Bleu et Blanc, causée par la décision de son chef Benny Gantz de former un gouvernement de rotation avec l'actuel Premier ministre après les élections du 2 mars 2020, brisant ainsi sa principale promesse électorale, rend la nouvelle victoire de Benjamin Netanyahou encore plus difficile.

Les Accords d'Abraham s'imposent de plus en plus au Moyen-Orient, renforçant le rôle d'Israël et brouillant les anciens paradigmes de la région, brisant ainsi le consensus arabe traditionnel consistant à ne pas normaliser les liens avec l'État juif tant qu'il n'y a pas d'accord de paix avec le peuple palestinien. 

Le chemin vers la paix au Moyen-Orient après les accords d'Abraham, qui ont conduit des nations comme les Émirats, Bahreïn, le Soudan et le Maroc à établir des liens diplomatiques avec Israël, ce qui est historique dans le monde arabe, puisque seuls l'Égypte et la Jordanie entretenaient auparavant des relations avec l'État israélien, continue de s'approfondir. Le défi est de parvenir à la paix dans la région et de coincer les ennemis communs, tels que l'Iran et la Turquie.