Une vingtaine d'Espagnols sont arrivés à Paris et s'envoleront aujourd'hui pour l'Espagne

Les premières personnes évacuées arrivent en Europe après le coup d'État au Niger

Una fotografía de un folleto publicada por el Ministerio francés para Europa y Asuntos Exteriores (MEAE) muestra a los pasajeros haciendo cola frente al aeropuerto internacional Diori Hamani en Niamey el 2 de agosto de 2023

Le Niger complète la liste des pays du Sahel dirigés par des chefs militaires. Le coup d'État au Niger a porté au pouvoir l'autoproclamé Conseil national pour la sauvegarde de la patrie et a mis fin à ce qui était le dernier pays de la région à avoir un dirigeant civil. Il s'inscrit dans la lignée du Mali et du Burkina Faso, qui ont sans surprise manifesté leur soutien au coup d'État.

Une photographie tirée d'une brochure publiée par le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères (MEAE) montre des passagers attendant le décollage de l'avion français à l'aéroport international Diori Hamani de Niamey, le 2 août 2023

Face au chaos qui règne au Niger, les pays européens ont lancé un plan d'évacuation de tous leurs ressortissants résidant dans le pays. L'Espagne, la France et l'Italie, entre autres, ont déjà réussi à ramener des dizaines de leurs citoyens. Dans le cas de l'Espagne, le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a annoncé sur son compte Twitter que "les premiers Espagnols sont arrivés du Niger, en collaboration avec la France", et qu'ils continuent "à travailler sur le terrain pour le reste de nos compatriotes".

Plus de 70 Espagnols se trouvaient au Niger lorsque le coup d'État a éclaté. Pour l'instant, une vingtaine d'entre eux ont été évacués vers Paris, où ils ont passé la nuit, et rejoignent l'Espagne aujourd'hui. Cependant, certains de ceux qui se trouvent encore au Niger ont préféré ne pas demander d'évacuation pour le moment. Le ministère dirigé par Albares a lancé un appel à ceux qui n'ont pas été contactés par l'ambassade pour qu'ils prennent contact avec elle afin de localiser tous les Espagnols présents au Niger.

La France, quant à elle, compte un nombre de ressortissants beaucoup plus important que l'Espagne. L'ancienne colonie gauloise compte environ 600 ressortissants français, qui font déjà l'objet de démarches pour quitter le pays. Le ministère français des Affaires étrangères a d'ailleurs proposé d'évacuer "les Européens qui le souhaitent", comme il l'a démontré avec l'aide apportée aux Espagnols débarqués à Paris. Dans le cas du pays présidé par Emmanuel Macron, l'urgence est d'autant plus grande que dimanche, sa propre ambassade a été caillassée, avant d'être accusée un jour plus tard d'avoir "orchestré une opération militaire visant à libérer le président du Niger, Mohamed Bazoum, aujourd'hui renversé".

PHOTO/ Etat-major des armées via Reuters - Des soldats français accueillent et enregistrent à l'aéroport international Diori Hamani de Niamey, au Niger, les ressortissants français, européens et d'autres nationalités qui ont été évacués du Niger, quelques jours après la prise de pouvoir d'une junte dans ce pays d'Afrique de l'Ouest

L'Italie a été l'un des premiers pays européens à mettre en œuvre son dispositif d'évacuation. Antonio Tajani, le ministre des Affaires étrangères, a publié un communiqué offrant la possibilité de "quitter la ville par un vol spécial vers l'Italie" pour la centaine d'Italiens encore présents au Niger. Contrairement aux Italiens et aux Français, l'Allemagne a conseillé à ses ressortissants de quitter le pays par les vols organisés par la France, car elle a exclu pour l'instant une opération d'évacuation propre.

Il en va de même pour le personnel de la mission diplomatique de l'UE au Niger, qui n'envisage pas d'opération d'évacuation à grande échelle. Toutefois, il a proposé une évacuation volontaire à ceux qui le souhaitent car, comme l'a déclaré Nabila Massrali, porte-parole des affaires étrangères de l'UE, "nous prenons la sécurité des citoyens européens et de notre personnel très au sérieux". En outre, elle a déclaré qu'elle suivrait "minute par minute" l'évolution des événements dans le pays nigérian en cas d'éventuelle escalade de la violence.

REUTERS/REMO CASILLI - Des citoyens italiens, européens et américains, qui ont été évacués du Niger, quelques jours après qu'une junte ait pris le pouvoir dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, arrivent à l'aéroport de Ciampino, près de Rome, en Italie, le 2 août 2023

Les pays voisins, dans un effort pour trouver une solution, ont organisé une réunion du Comité des chefs d'état-major (CCDS) de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Cependant, des pays comme le Mali, le Burkina Faso, la Guinée, la Guinée Bissau et, bien sûr, le Niger, n'étaient pas représentés. La CEDEAO elle-même a menacé de recourir à la force si le gouvernement de Mohamed Bazoum n'était pas rétabli dans les sept jours, ce qui semble exclu. L'option d'une intervention militaire est "la dernière option", selon le commissaire à la paix et à la sécurité de l'organisation, Abdelfatá Moussa, même s'il prévient que "cette éventualité" n'est pas à exclure.