Face aux défis régionaux, l'Iran tente d'améliorer ses relations avec ses voisins du Golfe

Le président émirati discute des développements positifs dans la région avec le ministre iranien des Affaires étrangères

PHOTO/BANDAR ALGALOUD - Mohamed bin Zayed al-Nahyan

Le président des Émirats arabes unis (EAU), Mohamed bin Zayed al-Nahyan, accompagné du ministre des Affaires étrangères du pays, a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères, Amir-Abdollahian, pour discuter de l'évolution prometteuse de la situation dans la région, dans le cadre d'une démarche diplomatique importante. Cette Réunion de haut niveau visait à encourager la coopération et à répondre aux préoccupations régionales entre les Émirats arabes unis et l'Iran.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a achevé jeudi une tournée de trois jours dans le Golfe, au cours de laquelle il a rencontré des dirigeants et des responsables du Qatar, du Koweït, d'Oman et des Émirats arabes unis (EAU). Il a discuté avec ses homologues des relations entre leurs pays respectifs, des développements régionaux, de la coopération économique et du programme nucléaire iranien. Les visites d'Amir-Abdollahian sont les dernières d'une série d'actions diplomatiques entreprises par Téhéran pour atténuer son isolement, renforcer son économie et projeter sa force face à l'escalade des tensions avec l'Occident au sujet de son programme nucléaire et de la vente de drones à la Russie. 

Au cours des derniers mois, les Émirats arabes unis et l'Iran ont eu un certain nombre d'entretiens et de réunions. Des conversations téléphoniques, comme celle qui a eu lieu en novembre dernier entre les ministres des affaires étrangères des deux pays. Citons également la visite à Abou Dhabi, en mars dernier, de l'ancien secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale de l'Iran, ainsi que la réunion qui s'est tenue la semaine dernière à Abou Dhabi avec le vice-ministre iranien des Affaires étrangères et des diplomates européens afin de discuter des dossiers stratégiques liés au programme nucléaire iranien.  

Les Émirats arabes unis, connus pour leur approche concrète des questions régionales, se sont toujours efforcés de maintenir les lignes de communication ouvertes avec leurs voisins, même en période de relations tendues. En septembre dernier, les Émirats arabes unis ont repris leurs relations diplomatiques après six ans, Saif Mohammed al-Zaabi assumant les fonctions diplomatiques depuis la capitale iranienne. L'Iran a également fait un pas en avant dans ses relations diplomatiques en nommant un nouvel ambassadeur aux Émirats arabes unis en avril dernier. Les tensions passées entre les Émirats arabes unis et l'Iran résultent principalement de la rupture des relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran en 2016, avec la prise d'assaut de l'ambassade saoudienne. Les initiatives des Émirats arabes unis visant à encourager les résolutions pacifiques et le dialogue témoignent de l'approche proactive du pays à l'égard des questions régionales. Bien que l'issue de cette réunion reste à voir, elle représente un pas en avant important pour combler le fossé et favoriser la compréhension entre les Émirats arabes unis et l'Iran. 

AFP/ IRANIAN FOREIGN MINISTRY - Hossein Amir-Abdoulahian, ministre iranien des Affaires étrangères

La République islamique a également entamé des discussions indirectes avec les États-Unis par l'intermédiaire d'Oman, avec à l'ordre du jour les questions nucléaires, les sanctions américaines et un éventuel échange de prisonniers. L'objectif des pourparlers est de ressusciter l'accord nucléaire de 2015, que l'Iran a renié en représailles au retrait des États-Unis de l'accord sous la présidence de Donald Trump en 2018. Les négociations sont au point mort depuis septembre, les deux parties restant divisées sur la manière de rétablir l'accord qui offrait à l'Iran un allègement des sanctions en échange d'une limitation de son programme nucléaire.

Les récentes réunions entre l'Iran et les pays arabes du Golfe pourraient être le signe d'un dégel des relations entre eux, ce qui pourrait avoir un effet sur la stabilité et la sécurité dans la région. Toutefois, il reste de nombreux défis et obstacles à surmonter pour parvenir à un rapprochement durable qui satisfasse toutes les parties concernées.