L'ambassadeur émirati a remis la lettre d'invitation au chef du gouvernement israélien lors d'une réunion multilatérale

Le prince héritier des EAU propose au Premier ministre israélien Naftali Bennett de se rendre en Israël

PHOTO/ARCHIVO - Le premier ministre israélien Naftali Bennett

Le prince héritier des Émirats arabes unis, Cheikh Mohammed Bin Zayed, a invité mardi le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, à effectuer son premier voyage diplomatique dans le pays du Golfe depuis la normalisation des relations bilatérales, il y a un an, avec la signature des accords d'Abraham. Il s'agirait de la première visite officielle d'un chef de gouvernement israélien aux Émirats arabes unis. Un développement important dans la région.

L'ambassadeur émirati en Israël, Mohamed Al Khaja, a été chargé d'envoyer à Bennett la lettre d'invitation portant la signature du prince héritier et chef de facto du pouvoir exécutif aux Émirats. La remise a eu lieu juste avant le début d'une réunion multilatérale au bureau du Premier ministre à Jérusalem, à laquelle assistait également le représentant de Bahreïn dans le pays, Khaled Al Khalahma.

"J'ai eu l'honneur de transmettre les salutations des dirigeants des Émirats arabes unis et de remettre une lettre d'invitation de Sa Majesté le cheikh Mohammed Bin Zayed au Premier ministre Naftali Bennett à visiter le pays", a déclaré le diplomate, ajoutant que "les étapes vers la paix se poursuivent et les relations se renforcent pour le bien de nos peuples et des générations futures".

Bennett a souligné que "plus le lien entre nos pays est fort, plus la sécurité et la stabilité de toute la région sont fortes". Le dirigeant israélien, qui deviendra dans moins de deux ans ministre des affaires étrangères et sera remplacé par Yair Lapid en vertu de l'accord de gouvernement qui a écarté Netanyahou du pouvoir, a été soutenu lors de la réunion par le président du Conseil national de sécurité, Eyal Hulata, et son principal conseiller diplomatique, Shimrit Meir.

La réunion tripartite a permis de mesurer l'état des relations bilatérales un an après le lancement du nouvel ordre régional. Au cours de cette rencontre, M. Bennett et ses interlocuteurs ont cherché à élargir et à renforcer leurs liens, mais le chef de l'exécutif israélien s'était déjà entretenu avec plusieurs ministres émiratis et bahreïnis en marge de l'Assemblée des Nations unies à New York, fin septembre.

L'un des disciples les plus aguerris de Netanyahu avant leur rupture brutale, il deviendrait le premier chef de gouvernement à se rendre aux Émirats en voyage officiel s'il se rendait dans le pays du Golfe. Bien que ce soit Netanyahu lui-même qui aurait été le premier à tenir une réunion secrète avec le prince héritier Mohammed Bin Zayed en 2018 sous l'accompagnement du Mossad, le service de renseignement israélien, Yossi Cohen.

La version officielle précise toutefois que l'ancien premier ministre, responsable de la signature des accords d'Abraham avec les Émirats et Bahreïn, n'a jamais visité aucun des pays avec lesquels il a normalisé ses relations. Et il avait six mois pour le faire. En fait, Netanyahu avait prévu un voyage aux EAU qui n'a jamais eu lieu à cause du COVID-19 et des frictions avec la Jordanie, qui a menacé de bloquer son vol.

Une partie inestimable de l'alliance des accords d'Abraham a commencé à cuire en 2018, après le retrait de l'ancien président Donald Trump de l'accord sur le nucléaire iranien. C'est alors que Téhéran, l'ennemi commun quelque peu endormi après des années d'apaisement par Washington, a remis son programme nucléaire sur les rails et poussé ses rivaux régionaux à former un bloc qui ne cesse de se renforcer..