Le rapprochement de l'Algérie avec l'Iran inquiète l'Occident
L'Algérie suit une feuille de route qui réaffirme sa croisade contre les pays occidentaux. Forcée ou volontaire, sa position se rapproche de plus en plus de pays comme celui d'Ebrahim Raisi. L'Algérie a accueilli une réunion du gouvernement algérien avec les Etats-Unis. L'Algérie a accueilli une rencontre entre Abdelmajdid Tebboune et son homologue iranien Raisi dans le cadre du septième Forum des pays exportateurs de gaz, qui a permis de confirmer l'intention des deux pays d'approfondir leurs relations.
L'axe Algérie-Iran se renforce
Cette alliance pourrait bien être motivée par le besoin de l'Algérie de trouver des partenaires face au leadership de plus en plus fort de son rival régional, le Maroc. Le manque de soutien des pays occidentaux - de plus en plus alignés sur le Maroc et sa proposition d'autonomie pour le Sahara sous souveraineté marocaine - a relégué l'Algérie à l'arrière-plan, où elle a choisi de se tourner vers un secteur qu'elle n'avait jamais laissé de côté auparavant.
Les sanctions américaines imposées à l'Iran n'ont pas empêché l'Algérie de se rapprocher des Iraniens, avec lesquels elle a signé une série de mémorandums dans le domaine de l'énergie. Et ce, malgré les menaces de Washington de sanctionner les pays qui, comme l'Algérie, s'associent à Téhéran.
Mais le gouvernement d'Abdelmajdid Tebboune, conscient de cette idée, fait la sourde oreille et poursuit dans une voie qui l'a également conduit à renforcer ses liens avec la Russie et la Chine. Ce n'est pas non plus une surprise, car les idées algériennes et iraniennes sont très proches. De la non-classification du Hezbollah comme groupe terroriste au soutien à la Palestine, en passant par le soutien de Téhéran au Front Polisario, très proche du régime algérien.
Les nouveaux mémorandums qui inquiètent les Etats-Unis
La visite de Raisi en Algérie a débouché sur une série d'accords, dont un sur la coordination des médias. Il s'agit d'un aspect qui pourrait nuire davantage à l'image des médias algériens, car la propagande est le ton dominant dans presque tout ce qui est publié en Iran.
Le ministère algérien de la Communication et le ministère iranien de la Culture et de l'Orientation islamique sont les deux organismes qui ont signé un mémorandum d'intérêt international. L'image de transparence de l'Algérie, déjà peu reluisante, sera encore plus mise à mal si elle suit, comme il semble, les traces de son partenaire iranien.
Ce n'est pas la seule préoccupation, puisqu'ils ont également conclu plusieurs accords dans le domaine de l'énergie. C'est l'un des plus délicats en raison de la situation tendue que connaît le monde depuis l'abandon unilatéral par les États-Unis du Plan global d'action conjoint (JCPOA) en 2017, sous la présidence de Donald Trump.
Sans accord pour contrôler la production nucléaire iranienne, il existe un risque important que Téhéran augmente le niveau d'enrichissement de l'uranium. Mais ce risque a depuis longtemps cessé d'être un risque pour devenir une véritable menace. En effet, en mars dernier, un rapport de l'AIEA faisait état de la détection de particules d'uranium enrichies à plus de 80 %.
Ce niveau d'enrichissement a alarmé la communauté internationale, qui avait déjà vu l'Iran produire de l'uranium à 60 %. Or, atteindre 80 % est une limite très dangereuse, puisque la fabrication d'une arme nucléaire nécessite de l'uranium enrichi entre 80 et 90 %. Sans compter que la limite d'enrichissement de l'uranium prévue par le JCPOA n'était que de 3,67 %.
Ainsi, l'Algérie continue de se rapprocher de l'Iran, démontrant la préférence de l'Occident pour le Maroc en tant que partenaire dans la région. Cependant, cela n'empêche pas de s'inquiéter de la dérive du gouvernement Tebboune, qui continue à prendre des mesures visant à accroître la polarisation en Afrique du nord.