Le Royaume-Uni pourrait être sur le point de reconnaître le statut du Maroc sur le Sahara

La semaine dernière, Israël a pris une mesure qui pourrait - et apparemment va - marquer les prochains mouvements de nombreux pays sur l'échiquier géopolitique. Tel Aviv a reconnu la propriété marocaine du Sahara, marquant ainsi un tournant dans les relations au Moyen-Orient. Et c'est précisément ce fait qui, selon des sources diplomatiques consultées par Le 7 TV, pourrait faire du Royaume-Uni le prochain pays à reconnaître l'autorité du Maroc sur le Sahara occidental.

Le pays dirigé par Rishi Sunak a déjà pris la décision de soutenir le plan d'autonomie du Sahara occidental sous souveraineté marocaine. Le même média pointe du doigt la décision rendue par la Cour d'appel de Londres en mai 2022, qui a rejeté la demande d'annulation de l'accord d'association entre le Maroc et le Royaume-Uni, établi le 20 décembre 2020, comme un symptôme de ce qui pourrait désormais être confirmé comme un soutien au Maroc dans ce dossier. La demande, formulée par des organisations non gouvernementales soutenant le Front Polisario, a été rejetée, laissant entrevoir une position britannique qui pourrait désormais être consacrée.

Un autre aspect est à prendre en compte dans ce contexte. Le Royaume-Uni, partenaire fort des États-Unis, voit comment un autre des plus proches alliés des Américains, Israël, s'est avancé et a endossé la reconnaissance du statut marocain du Sahara, comme Washington l'avait déjà fait à travers les Accords d'Abraham. À l'époque, même avec Donald Trump toujours à la Maison Blanche, un nouveau scénario géopolitique s'est ouvert qui provoque aujourd'hui de nouvelles séquelles dans ce qui est une reconfiguration majeure des relations dans la région.

Depuis sa sortie de l'UE, le Royaume-Uni a commencé à tisser des liens plus étroits avec de nouveaux alliés, le Maroc étant l'un d'entre eux. Rabat et Londres ont signé une série d'accords économiques et commerciaux destinés à atténuer les conséquences que la sortie de l'UE pourrait avoir sur les caisses britanniques. L'un des secteurs sur lesquels ils ont concentré leurs efforts est celui des énergies renouvelables, dans lequel le Maroc investit massivement et grâce auquel il entend consolider sa position de leader régional.

Et ces liens, loin d'être figés, n'ont cessé de se renforcer ces derniers temps. En témoigne le projet de câble sous-marin qui vise à relier le Royaume-Uni au Maroc dans ce qui serait la plus longue ligne de ce type au monde. L'idée est de transférer de l'électricité du sol marocain vers l'île, ce qui, si tout se passe comme prévu, constituerait une avancée majeure dans les relations bilatérales entre les deux pays.

C'est l'une des nombreuses raisons qui poussent le gouvernement Sunak vers la reconnaissance prévisible du statut marocain du Sahara. Elle s'ajouterait à celles des Etats-Unis et d'Israël, déjà citées, ainsi qu'à celles de certains pays comme l'Espagne, qui a unilatéralement changé de position sur cette question il y a un peu plus d'un an. Le Royaume-Uni franchirait une étape clé et consoliderait ses liens avec le Maroc à travers l'une des questions qui marquent la politique étrangère du Royaume, le Sahara occidental.

Coordinateur pour le Royaume-Uni : José Antonio Sierra