Il s'agit de l'opération liée à la corruption dans l'entreprise publique Petrobras

Sept agents de Lava Jato démissionnent pour protester contre le bureau du procureur général

AFP/EVARISTO SA - Le procureur général du Brésil, Augusto Aras

Sept des procureurs de l'opération anti-corruption Lava Jato, qui a mis au jour un vaste plan de corruption au sein de la compagnie pétrolière publique brésilienne Petrobras, ont démissionné de leur poste mercredi en raison de divergences avec les politiques du bureau du procureur général.

Dans un document commun envoyé à cet organisme, les sept procureurs, qui font partie de l'équipe de Lava Jato à São Paulo, ont présenté leur démission collective en raison d' « incompatibilités insolubles avec les actions de Viviane de Oliveira », désignée par le procureur général, Augusto Aras, pour coordonner le travail dans cette ville.

Aras, qui a été nommé à ce poste par le président brésilien Jair Bolsonaro au début de l'année dernière, a critiqué le Lava Jato, dont il a laissé entendre il y a quelques semaines qu'il aurait pu commettre des « excès » au cours de ses enquêtes, qui ont conduit ces dernières années à l'emprisonnement d'hommes politiques et d'hommes d'affaires influents.

Le procureur général a notamment attaqué les méthodes des procureurs de Curitiba, centre névralgique du Lava Jato, qu'il a accusé de garder « une boîte à secrets » avec « 50 000 documents » dans la plus complète « opacité ».

Il est temps de corriger le tir pour que le « lavajatismo » « ne continue pas », a déclaré Aras lors d'une vidéoconférence avec des avocats en juillet dernier, au cours de laquelle il a déclaré que, pendant son mandat, il chercherait à mettre fin à l'image « punitive » du ministère public.

La démission massive des procureurs de São Paulo a été annoncée un jour après celle du procureur en chef de Lava Jato, Deltan Dallagnol, qui a attribué sa décision à des problèmes familiaux, mais qui, ces dernières semaines, a également maintenu une impasse avec Aras.

Dallagnol a dirigé le groupe de procureurs exclusivement dédié aux affaires Lava Jato dès le début de l'opération en 2014, et a travaillé côte à côte sur ces questions avec le juge Sergio Moro, qui en 2019 a repris le ministère de la justice avec Bolsonaro et a démissionné en avril dernier en désaccord avec le dirigeant.

En tant que juge, Moro a prononcé certaines des peines les plus sévères et les plus controversées de tout ce processus, comme celle qui a condamné l'ancien président Luiz Inácio Lula da Silva à la prison, dans un procès où il a été accusé d'avoir agi « en toute impartialité » et avec des « objectifs politiques ».