Akhannouch a déclaré que le pacte représente un contrat politique et moral liant les composantes de la coalition gouvernementale

La firma del pacto de mayoría allana el camino de las reformas en Marruecos

AP - Le Premier ministre marocain Aziz Akhanouch s'exprime à Rabat, le 22 septembre 2021.

Les leaders des partis de la coalition marocaine -- Parti Al Istiqlal, Parti Authenticité et Modernité (PAM), et Rassemblement National des Indépendants (RNI) -- ont conclu lundi un pacte majoritaire qui ouvrira la voie à l'action gouvernementale sur les dossiers sociaux et économiques.

Selon les médias locaux, le Premier ministre et Secrétaire général du RNI, Aziz Akhannouch, ainsi que Abdellatif Ouahbi du PAM et Nizar Baraka du Parti Al Istiqlal, ont discuté de la charte de leur engagement à travailler ensemble pour améliorer les synergies.

Akhannouch, cité par l'agence étatique marocaine MAP, a déclaré que le pacte représente un contrat politique et moral liant les composantes de cette coalition pour atteindre les objectifs fixés par le programme gouvernemental ainsi que les programmes électoraux des partis majoritaires. 

Il a noté que ce moment politique "décisif" est porteur de plusieurs messages, notamment le début d'une nouvelle expérience politique soutenue par une culture différente en matière de gestion, avec des priorités claires, un agenda bien défini et une nouvelle vision basée sur la coopération constructive et le respect mutuel entre les composantes de la coalition et qui rompt avec certaines pratiques passées qui ont empêché les institutions de la coalition de se transformer en organes d'élaboration de solutions.

La charte, rapporte la MAP, cristallise une vision commune et unifiée pour assurer l'efficacité de l'action, tant au niveau du gouvernement et du parlement qu'au niveau territorial, en vue d'offrir toutes les garanties institutionnelles pour consolider la solidarité et la concertation entre les composantes de la majorité

Akhannouch a indiqué que la signature de la charte de la majorité n'est pas une fin en soi, mais représente un moyen de donner un nouvel élan à l'action gouvernementale et parlementaire, afin d'en optimiser l'efficacité. Il a noté que cet objectif nécessite un véritable partenariat en faveur d'un projet de développement politique et commun où les composantes de la majorité gouvernementale assument, avec équité et solidarité, tant ses coûts éventuels que ses gains attendus.

Le secrétaire général de l'APM, Abdellatif Ouahbi, a déclaré que la signature de la Charte de la majorité constitue un moment d'engagement réel, notant que le document établit, pour la première fois, un lien étroit entre la décision du gouvernement aux niveaux central et régional, "conscient de la nécessité de consolider les pouvoirs de la régionalisation avancée et d'accélérer les projets de développement au niveau régional".

Pour atteindre cet objectif, a dit M. Ouahbi, les dispositions de cette charte seront renforcées par un engagement collectif pour assurer leur mise en œuvre dans le cadre d'un engagement politique et moral, soulignant que son parti ne ménagera aucun effort pour préserver son contenu et concrétiser ses décisions. 

Les personnalités politiques marocaines estiment que la charte n'est pas contraignante pour les partis signataires, mais qu'elle représente plutôt un premier pas vers l'engagement des partis de la coalition à résoudre un certain nombre de questions, au premier rang desquelles figurent les réformes requises dans certains secteurs.

Le professeur de droit constitutionnel et analyste politique Rachid Lazrak a déclaré que "les partis de la coalition sont tenus, après avoir signé cette charte, de prendre les décisions appropriées pour réaliser les réformes structurelles, soutenir la croissance économique et la mettre au service des objectifs sociaux de l'État."

Lazrak a souligné que la charte du travail gouvernemental est une "charte morale" qui régit les liens, l'éthique, la méthodologie et les règles de travail de la majorité, et contribue au suivi du programme gouvernemental, et à la coordination pour assurer la solidarité au sein de la coalition formant le gouvernement. 

"Cette charte devrait conduire, en somme, à relever les défis économiques et sociaux, conformément à ce qui a été fixé dans le plan de travail du gouvernement", a déclaré M. Lazrak.

Au début de cette année, M. Akhannouch a formé un gouvernement composé de 24 ministres et ministres délégués, dont 18 représentaient les trois partis de la coalition.

Les ministères ont été répartis entre les trois partis partenaires de la coalition gouvernementale, à savoir le parti libéral RNI, le parti Authenticité et Modernité (PAM) et le parti conservateur Istiqlal (Parti de l'indépendance). 

Cinq ministres conservent leur poste dans le nouveau gouvernement, à savoir le ministre de l'Intérieur Abdelouafi Laftit, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, le ministre des Affaires islamiques Ahmed Toufiq, le secrétaire général du gouvernement Mohamed Hajoui et le ministre chargé de l'Administration de la défense nationale, Abdellatif Loudiyi.

Sept femmes occupent des postes importants dans le nouveau cabinet, dont la ministre de l'économie et des finances Nadia Fettah Alaoui, et la ministre de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville Fatima Ezzahra El Mansouri, qui était l'ancienne maire de Marrakech.

M. Ouahbi, président du PAM, a été nommé ministre de la justice, tandis que Nizar Baraka, chef de l'Istiqlal, a été nommé ministre de l'équipement et de l'eau.