Six soldats français blessés lors d'une nouvelle attaque au Mali
Les forces françaises de l'opération Barkhane ont subi un nouveau coup dans la zone des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Bien que cette fois-ci il n'y ait pas de décès à déplorer pour le moment, six soldats français ont dû être transférés à l'hôpital militaire de Gao, bien que trois d'entre eux seront transférés dans un autre hôpital de la capitale malienne au cours de la session d'aujourd'hui.
L'attaque a eu lieu vendredi dernier, alors qu'une voiture se dirigeait à toute vitesse vers l'arrière d'un convoi de l'opération Barkhane et des forces armées maliennes. Face à la menace imminente, un véhicule blindé de combat d'infanterie (VBCI) a tiré sur le véhicule, lorsque l'occupant a activé la charge explosive qu'il transportait, blessant six militaires, mais pas gravement, selon le communiqué des forces armées françaises.
C'est la troisième attaque subie par les forces françaises en un mois seulement. Fin décembre, trois soldats français ont été tués par un engin explosif improvisé (EEI), l'une des principales menaces contre lesquelles ce type d'opération doit lutter, et qui a conduit au développement de véhicules blindés plus sûrs spécialement conçus pour minimiser les risques pour les occupants de ces engins.
Début janvier, deux autres militaires français sont morts dans une explosion lors d'une mission de reconnaissance. Au milieu de cette semaine, et ce vendredi même où a eu lieu la nouvelle attaque, des hommages ont été rendus en France aux soldats morts dans les attaques. Les deux premières attaques ont été revendiquées par le JNIM, la branche d'Al-Qaïda dans cette région, mais il n'y a pas encore eu de revendication de cette troisième.
Le nombre de soldats français morts au cours des opérations Serval puis Barkhane qui ont eu lieu dans cette région du Sahel est maintenant de plus de cinquante, presque une décennie après leur présence. Ce coût humain, ajouté au coût économique –environ un milliard d'euros par an– est ce qui oblige presque le Palais de l'Elysée à chercher d'autres alternatives pour maintenir la lutte contre le djihadisme dans la région.
Bien que le départ des forces françaises, ou du moins d'une partie importante de celles-ci, ne soit pas une réalité à court terme, Paris continue de rechercher des alliés en Europe pour contribuer au poids de cette lutte contre le terrorisme dans un domaine crucial pour l'Europe et pour l'Espagne. Ainsi, à travers la Task Force Takuba, différents pays européens contribuent avec des troupes d'opérations spéciales sur le terrain : principalement l'Estonie et la République tchèque, mais des forces suédoises, grecques ou italiennes devraient également les rejoindre prochainement.
La France est fermement engagée à partager ce fardeau, bien que sous sa direction, ce que le reste des pays européens, à commencer par l'Espagne, ne devrait ni ignorer ni éviter. Le succès de la stabilisation de cette région dépendra en partie de la pression migratoire que nous subissons, une situation qui s'est également aggravée ces derniers mois.