Le Tchad met fin à l'accord de coopération en matière de défense avec la France

Des casques bleus tchadiens montent la garde dans une base de maintien de la paix - REUTERS/ADAMA DIARRA
Dans le passé, la nation africaine a coopéré étroitement avec les forces militaires des pays occidentaux, bien qu'elle se soit rapprochée de la Russie ces dernières années

Le gouvernement tchadien a décidé de mettre fin à son accord de coopération en matière de défense avec la France, ce qui pourrait entraîner le retrait des troupes françaises du pays, comme cela s'est produit dans d'autres anciennes colonies françaises en Afrique, telles que le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

Dans une déclaration, le ministère des affaires étrangères du Tchad a cherché à réaffirmer pleinement sa souveraineté après plus de six décennies d'indépendance.

Le Tchad, un allié occidental clé dans la lutte contre le djihadisme dans la région, a déclaré que la décision de mettre fin à l'accord révisé de coopération en matière de défense en 2019 lui permettrait de redéfinir ses partenariats stratégiques.

Dans le passé, la nation africaine a coopéré étroitement avec les forces militaires des pays occidentaux, bien qu'elle se soit rapprochée de la Russie ces dernières années. Il en va de même pour d'autres États du Sahel qui ont également rompu leur coopération militaire avec la France à la suite de coups d'État militaires.

Les juntes militaires de ces pays se sont tournées vers la Russie et ses mercenaires déployés dans toute la région du Sahel, prenant de plus en plus leurs distances avec l'Occident.

« Conformément aux termes de l'accord, le Tchad respectera les modalités de résiliation, y compris les délais nécessaires, et travaillera avec les autorités françaises pour assurer une transition harmonieuse », indique le communiqué.

Le ministère tchadien des Affaires étrangères précise également que la décision de mettre fin au partenariat de défense avec la France ne doit en aucun cas remettre en cause les relations d'amitié entre les deux pays. 


Le président français Emmanuel Macron - REUTERS/YARA NARDI

Cette annonce intervient peu après la visite du ministre français des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, à la frontière entre le Tchad et le Soudan. À cet égard, rapporte Reuters, rien n'indique que Paris ait été prévenu à l'avance de cette décision, bien qu'un envoyé du président Emmanuel Macron ait remis cette semaine un rapport contenant des propositions sur la manière dont la France pourrait réduire sa présence militaire au Tchad, au Gabon et en Côte d'Ivoire, où elle a déployé des milliers d'hommes depuis des dizaines d'années.

Actuellement, la France a environ 1 000 soldats et avions de guerre stationnés au Tchad. Au début de l'année, le Tchad a également ordonné à un petit contingent d'opérations spéciales américaines de quitter le pays. En septembre dernier, les États-Unis ont déclaré qu'ils étaient en train de négocier leur retour.

Outre le Tchad, le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a récemment déclaré dans une interview à la télévision publique française qu'il était inapproprié que les troupes françaises maintiennent une présence dans son pays. Il n'a pas précisé si les troupes françaises seraient invitées à se retirer, mais a déclaré que Paris serait le premier à en être informé. Environ 350 soldats français sont stationnés au Sénégal.