Le président algérien confirme le contact avec plusieurs personnes atteintes de coronavirus

Tebboune se rend en Allemagne après son hospitalisation à Alger

PHOTO/AFP - Le président algérien Abdelmadjid Tebboune

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a été emmené en Allemagne aujourd'hui pour une série d'"examens médicaux", un jour seulement après avoir été admis à l'hôpital militaire d'Alger à la suite de contacts avec plusieurs hauts responsables présidentiels et gouvernementaux qui avaient été testés positifs pour le coronavirus.

Selon une brève déclaration de la présidence diffusée sur la télévision publique, la raison de son transfert était due à la nécessité de "procéder à des examens médicaux approfondis sur recommandation de son personnel de santé".

Tebboune a été admis hier dans une unité de soins spécialisés à l'hôpital militaire d'Aïn Naadja (Alger) et, selon la présidence, son état de santé est "stable et ne suscite aucune inquiétude". 

Le politicien de 74 ans, au pouvoir depuis fin décembre, a annoncé samedi dernier une quarantaine "volontaire" de cinq jours sur les réseaux sociaux après avoir été en contact avec plusieurs cas positifs et s'être déclaré "en bonne santé".

Depuis la semaine dernière, le pays du Maghreb a enregistré une augmentation du nombre d'infections qui dépasse à nouveau la barrière des 200 cas par jour, avec un total officiel de 57.026 cas positifs et 1.941 décès depuis le début de l'épidémie. La raison, selon les autorités locales, est l'"assouplissement" des mesures de prévention par les citoyens.

Le ministre de la santé Abderrahmane Benbouzid a rencontré samedi dernier les responsables des hôpitaux publics du pays afin d'augmenter le nombre de places en soins intensifs pour les patients atteints de coronavirus, qui occupent actuellement près de 3 000 lits, soit 19 % de leur capacité totale.

M. Benbouzid s'est dit préoccupé par le manque d'utilisation des masques au sein de la population "qui a l'impression que l'épidémie est terminée", bien qu'il ait souligné que le nombre quotidien de décès - qui est inférieur à dix - était un indicateur "encourageant".

Depuis fin septembre, l'Algérie a enregistré un maximum de 200 cas par jour. Le régime a donc essayé d'ouvrir progressivement l'économie nationale, déjà durement touchée par la forte baisse des prix du pétrole et du gaz depuis 2014, qui représentent 95% des exportations algériennes.

Le 21 octobre, les étudiants algériens ont commencé à retourner progressivement à l'école après plus de sept mois de vacances forcées, malgré les critiques des enseignants sur le manque de moyens pour appliquer le protocole sanitaire.

Cependant, le gouvernement a maintenu les frontières terrestres, maritimes et aériennes du pays totalement fermées depuis mars, sans date d'ouverture prévue, afin d'éviter une seconde vague de contagion.